TURQUIE – Un tribunal turc a annoncé des verdicts contre des membres de la Fondation Hiranur, une organisation affiliée à la secte religieuse Ismailaga, suite à des accusation de maltraitance physique, sexuelle et psychologique sur enfants sous couvert de « mariage religieuse ». Il s’agit d’une victoire des organisation de défense des femmes et des enfants dans un pays où l’islamisme étatique tente d’influencer la justice contre les enfants et les femmes.
En Turquie, les révélations d’une femme de 24 ans mariée à l’âge de six ans à un homme de 29 ans ont provoqué l’indignation populaire et rappellent l’enfer vécu par des milliers de fillettes dans les milieux salafistes turcs qui sont mariées de force des années avant leur majorité et dont certaines donnent naissance à des bébés, fruits de viols répétés.
L’affaire concerne HKG, la fille de Yusuf Ziya Gümüsel, le fondateur de la Fondation. HKG a été soumis à l’esclavage et aux abus sexuels au sein de la Fondation à partir de l’âge de six ans.
Le tribunal a condamné Yusuf Ziya Gümüsel à 20 ans de prison, Kadir İstekli à 30 ans et Fatima Gümüsel, la mère de la victime, à 16 ans et huit mois.
L’affaire a été révélée en décembre 2022 après que le journaliste Timur Soykan a publié des rapports sur les allégations d’abus. Cela a déclenché une enquête du parquet général. Kadir İstekli et Yusuf Ziya Gümüsel ont été arrêtés plus tard.
Tout au long du processus judiciaire, des groupes de défense des droits des femmes ont organisé des manifestations pour réclamer justice malgré les tentatives des autorités d’imposer la confidentialité de l’affaire. Les militantes ont souligné que cette affaire représente une maltraitance systématique des enfants qui se produit encore dans certaines parties de la société turque, mais aussi dans certaines régions kurdes.
Le procès a connu des retards répétés, mais les militants ont maintenu la pression et surveillé les débats. Le verdict final intervient après des années de lutte pour faire la lumière sur les crimes et demander des comptes à leurs auteurs. Tout en saluant la condamnation, les défenseurs affirment qu’une surveillance et une réforme sont encore nécessaires pour protéger les enfants.