TURQUIE / KURDISTAN – Fondée le 7 octobre 2023, à l’occasion de la Journée des femmes journalistes kurdes, l’Association des femmes journalistes de Mésopotamie vise à changer le langage sexiste dans les médias et à accueillir les femmes journalistes.
L’Association des femmes journalistes de Mésopotamie (MWJA) a été fondée à Diyarbakır (Amed) le 7 octobre 2023, Journée des femmes journalistes kurdes. La première association de femmes journalistes en Turquie, MWJA vise à changer le langage genré dans les médias et à être solidaire avec les femmes journalistes. Dans une interview accordée à NuJINHA, la journaliste Safiye Alagaş du MWJA (Platforma Rojnamegerên Jin a Mezopotamyayê) a appelé toutes les femmes journalistes à être solidaires avec l’association et à assister aux activités de l’association.
Selon le rapport publié par la Plateforme des femmes journalistes de Mésopotamie, au cours des trois derniers mois, 10 femmes journalistes ont été arrêtées et cinq autres femmes journalistes ont été soumises à des violences alors qu’elles faisaient du journalisme en Turquie et au Kurdistan du Nord sous l’occupation turque. « Des centaines de femmes journalistes se sont retrouvées au chômage lorsque de nombreux organes de presse ont été fermés par un décret d’urgence en Turquie en 2016. Nous avons créé une plateforme des femmes journalistes de Mésopotamie pour être solidaires avec les femmes journalistes. La plateforme est toujours active. Ces dernières années, nous avons compris qu’en tant que femmes journalistes, nous avions besoin d’une association. Après discussions, nous avons fondé l’Association des femmes journalistes de Mésopotamie avec le soutien de dizaines de femmes », a déclaré Alagaş.
« Nous serons la voix des femmes journalistes »
Soulignant les défis auxquels sont confrontées les femmes journalistes, Safiye Alagaş a déclaré : « Notre association sera toujours solidaire des femmes journalistes et dénoncera la violence contre les femmes journalistes. L’un de nos objectifs est de changer le langage genré dans les médias. Nous organiserons des ateliers, des séminaires et d’autres activités pour les femmes journalistes afin de discuter de la manière dont nous pouvons changer ce langage. Nous serons la voix des femmes journalistes contre les violations de leurs droits telles que la violence et le harcèlement judiciaire. »
« Les médias pornographisent les femmes »
Qu’il s’agisse de féminicides, de violences masculines ou sexistes, Safiye Alagaş a rappelé que toute l’actualité touchant les femmes se retrouve à la rubrique « faits divers », elle a dénoncé le langage sexiste dans les médias qui affecte à son tour la société. « Les femmes sont pornographisées par les médias. Nous devons changer ce langage genré dans les médias pour garantir l’égalité des sexes dans la société. Désormais, les femmes journalistes ont un foyer. La porte de notre association est ouverte à toutes les femmes journalistes.(…) Nous appelons toutes les femmes journalistes à être solidaires avec nous et à participer à nos ateliers et séminaires pour changer le langage genré dans les médias afin que nous puissions montrer que les femmes ont du pouvoir dans les médias. »