TURQUIE / KURDISTAN – Les prisonniers politiques kurdes, Nizam Algunerhan, Seyfettîn Bahar et Nevzat Ozturk ont été libérés après 30 ans passés dans les prisons turques.
Après avoir passé trois décennies derrière les barreaux, Nizam Algunerhan, Seyfettin Bahar et Nevzat Ozturk, arrêtés dans les années 1990 et reconnus coupables de « mise en danger de l’unité et de l’intégrité de l’État », ont été libérés de la prison de haute sécurité de type F de Bolu.
Les trois hommes avaient purgé leur peine de 30 ans de prison conformément à la loi turque, ce qui les rendait éligibles à la libération conditionnelle. Cependant, la libération de ces détenus de longue date a été reportée à plusieurs reprises par le Conseil d’administration et d’observation (AOK) pour plusieurs raisons déconcertantes.
Nevzat Ozturk, qui avait été arrêté à Istanbul en 1992, a purgé sa peine de 30 ans de prison le 23 juin. Pourtant, sa libération a été empêchée par le Conseil d’administration et d’observation, citant des allégations selon lesquelles il « gaspillait l’électricité » et « n’avait pas lisez suffisamment de livres dans la bibliothèque de la prison ».
Seyfettin Bahar a été confronté à des obstacles similaires, sa libération ayant été refusée à trois reprises par le Conseil d’administration et d’observation. Les allégations portées contre lui incluaient « gaspillage d’électricité » et « le fait de ne pas participer à des activités sportives ».
Nizam Algunerhan, arrêté le 4 décembre 1992 et ayant purgé sa peine de 30 ans de prison il y a quelques mois seulement, a également vu sa libération reportée à deux reprises par le Conseil d’administration et d’observation. Les raisons de ces retards allaient des allégations selon lesquelles il « rendait le travail des gardiens difficile », à « ne pas participer à des activités culturelles », « cohabiter avec des membres du PKK » et « s’engager dans des activités sportives avec d’autres détenus ».
La libération de ces prisonniers politiques ayant passé plus de 30 ans en prison a commencé en 2020 en vertu de la loi, mais les récentes politiques pénitentiaires ont soulevé d’importants obstacles à leur libération conditionnelle, entraînant une controverse publique. Les critiques soutiennent que certaines des raisons invoquées pour refuser la libération conditionnelle, telles que les habitudes de consommation d’énergie et la participation à des activités sportives et culturelles, sont discutables et arbitraires.