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La Turquie déplore les attaques en Palestine mais bombarde les mosquées et les hôpitaux du Kurdistan

La coprésidente du parti kurde DBP, Saliha Aydeniz, a souligné qu’Erdoğan déplore le bombardement de salles de prière, de cliniques et d’écoles en Palestine, tout en attaquant des mosquées, des hôpitaux et des civils au Kurdistan.

En Turquie, des manifestations contre Israël et un soutien propagandiste au Hamas ont lieu depuis plusieurs jours dans de nombreux endroits. Dans la province kurde de Diyarbakir (Amed), un rassemblement a été organisé par le parti islamiste HUADA PAR, au cours duquel Israël a été décrit comme un danger pour la Turquie et les musulmans.

Saliha Aydeniz, coprésidente du DBP (Parti des régions démocratiques) et députée, a évoqué dans ce contexte les attaques de la Turquie dans la région autonome du nord et de l’est de la Syrie lors d’une conférence de presse à Amed mercredi. L’homme politique kurde a expliqué que l’armée turque bombarde depuis le 5 octobre les hôpitaux ainsi que les systèmes d’approvisionnement en électricité et en eau de la région : « Ces attaques ne sont pas différentes des attaques de l’Etat islamique et d’autres organisations islamistes. Ce sont des crimes contre l’humanité, mais l’ensemble le monde reste silencieux à ce sujet. »

 

Saliha Aydeniz a poursuivi : « Le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan a annoncé il y a une semaine qu’ils briseraient le modèle du Rojava et attaqueraient l’espace de vie de la population. Netanyahu a fait la même déclaration pour Gaza. Alors que le monde entier réagit aux déclarations de Netanyahu, personne ne dit rien à propos des paroles de Fidan. Cependant, les deux déclarations sont le produit de la même mentalité. Le Rojava a également besoin d’une voix. Ceux qui applaudissent Hakan Fidan encouragent également Netanyahu. »

Commentant les déclarations du président turc Tayyip Erdoğan sur la Palestine, Saliha Aydeniz a déclaré : « Erdoğan parle de bombardements impitoyables de maisons de prière, d’hôpitaux et d’écoles et le monde reste silencieux. Il demande où sont les droits humains. Nous disons : ils ont bombardé une mosquée à Maxmur et un hôpital à Dêrik. Ils ont blessé cinq femmes dans un champ de coton. Ils ont assassiné deux enfants âgés de neuf et dix ans à Ain Issa. Où sont les droits humains ? C’est une hostilité ouverte envers les Kurdes. Le président du Parlement Numan Kurtulmuş dit que sans la paix au Moyen-Orient, il ne peut y avoir de paix dans le monde. La clé de la paix au Moyen-Orient est Abdullah Öcalan, isolé depuis des années. Au Rojava, le système présenté par Öcalan est mis en œuvre. Les attaques visent à détruire ce système. L’Etat turc et la coalition AKP/MHP veulent anéantir la liberté des Kurdes. »

Saliha Aydeniz a exigé que l’on prenne position contre ces attaques : « Si l’on veut démocratiser le Moyen-Orient, la question Palestine/Israël et la question kurde doivent être résolues. Nous en appelons aux Nations Unies : il ne suffit pas d’écrire des rapports. L’ONU doit enfin assumer sa responsabilité. Elle doit mettre un terme aux violations des droits humains dans les régions occupées d’Afrin, Serêkaniyê (Ras al-Ain) et Girê Spî (Tal Abyad), dans le nord de la Syrie. Nous appelons également la Russie, les États-Unis et la France doivent fermer l’espace aérien du Rojava. L’embargo contre le Rojava doit être levé. »

ANF