AccueilEuropeFrancePARIS. Manifestation contre les crimes de guerre de la Turquie au Rojava

PARIS. Manifestation contre les crimes de guerre de la Turquie au Rojava

PARIS – Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) appelle à manifester le samedi 7 octobre, à 14h, à la Gare du Nord, à Paris, contre les attaques génocidaires turques ciblant le Rojava.

Voici le communiqué du CDK-F:

Halte au nettoyage ethnique des Kurdes !
Halte aux crimes de guerre de l’État turc !

« Hier, mercredi 4 octobre, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que toutes les infrastructures et installations énergétiques du nord de la Syrie (Rojava) et du nord de l’Irak (Sud-Kurdistan) étaient des « cibles légitimes », visant ainsi des infrastructures civiles, au grand mépris du droit international. Pour justifier ses menaces, Hakan Fidan a prétendu, sans en avoir la moindre preuve, que les auteurs de l’attaque menée le 1er octobre contre le ministère turc de l’Intérieur venaient de Syrie. Quelques heures après ces déclarations, des avions de guerre turcs ont bombardé le quartier de Misherfa, à Hassaké, ainsi que sept autres sites dans les régions kurdes d’Amûdê et Qamishlo. Les agressions auraient fait plusieurs victimes civiles.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont immédiatement réfuté les accusations de Fidan, déclarant que la Turquie cherchait des prétextes pour légitimer ses attaques incessantes contre les régions gérées par l’Administration du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) et lancer de nouvelles agressions militaires. “Cibler les infrastructures et les ressources économiques de la région est un crime de guerre”, a déclaré Mazlum Abdi, commandant des FDS. De fait, quelques heures après les déclarations de l’ancien patron des services secrets turcs (MIT), Ankara a mené une série de frappes aériennes contre des zones civiles dans le nord de la Syrie.

Les infrastructures civiles visées comprennent des écoles, des hôpitaux, des barrages hydrauliques, des centrales électriques, des entrepôts de céréales et d’autres installations vitales. La guerre que mène actuellement l’État turc contre la population civile des régions majoritairement kurdes du nord de la Syrie et du nord de l’Irak met en danger la vie de millions de personnes, dont des centaines de milliers de déplacés et de réfugiés.

L’État turc doit être sanctionné pour les nombreux crimes de guerre commis dans le nord de la Syrie et dans le Kurdistan irakien. Parallèlement à ses opérations transfrontalières, la Turquie a lancé une nouvelle vague de répression à l’intérieur de ses frontières, arrêtant arbitrairement des centaines de militants politiques kurdes depuis le 1er octobre.

Il est scandaleux que la communauté internationale reste silencieuse face aux déclarations du gouvernement turc qui annonce ouvertement une campagne de nettoyage ethnique contre des civils. Par leur silence, les institutions internationales, notamment la Coalition mondiale contre l’EI (État islamique), le Conseil de l’Europe, l’OTAN et les Nations unies, donnent à l’État turc un feu vert pour poursuivre et amplifier ses crimes de guerre.

Cette nouvelle campagne d’agression militaire et de nettoyage ethnique menée par l’État turc est la conséquence de l’incapacité politique à résoudre un conflit séculaire fondé sur le déni du droit fondamental du peuple kurde à l’autodétermination. La complaisance de la communauté internationale vis à vis de la Turquie encourage Ankara dans sa politique répressive à l’intérieur et ses campagnes d’agression militaire à l’extérieur, entraînant des massacres et des déplacements massifs de populations. En outre, les attaques contre le nord et l’est de la Syrie ne vont pas manquer de renforcer les cellules de l’EI et d’aggraver la menace que représente l’organisation terroriste pour la sécurité régionale et mondiale.

L’incident d’Ankara attire une fois de plus l’attention sur la non-résolution de la question kurde en Turquie, qui a entraîné des dizaines de milliers de morts et l’exode de millions de personnes. Ce conflit ne peut être résolu sans une pression internationale sur la Turquie.

Ainsi, nous appelons toutes les organisations internationales dont la Turquie est membre à faire pression sur le régime d’Erdogan afin d’empêcher une nouvelle campagne de nettoyage ethnique.

En outre, nous appelons tous les tenants de la paix et de la liberté à exprimer leur soutien aux peuples de la région et leur opposition sans compromis aux intentions génocidaires de la Turquie. »