IRAK / KURDISTAN – Un manifestant kurde a été tué et douze autres blessés samedi à Kirkouk par des Forces de mobilisation populaire (FMP), milice chiite pro-Iran, après que des politiciens arabes et turkmènes aient déclaré leur opposition au retour du parti kurde KDP dans la ville historiquement kurde mais où des changements démographiques anti-kurde ont été mis en place durant plusieurs décennies.
Les Kurdes protestaient contre la fermeture de la route Kirkouk-Erbil (Hewler) par les FMP après que ces dernières se soient opposées au retour du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) le 28 août, pourtant autorisé par le Premier ministre chiite al-Sudani. Un manifestant kurde du nom Hawkar Abdullah a été tué lors de l’attaque des milices chiites qui ont blessé plus de 12 manifestants kurdes.
Les partisans du PMF ont ainsi bloqué la route Kirkouk-Erbil, créant des obstacles pour les conducteurs et les habitants des quartiers de Rahimawa et Shoraw.
Les manifestants ont déclaré qu’ils continueraient à protester jusqu’à ce que les combattants des FMP ouvre la route et ont appelé les partis politiques à résoudre la situation le plus rapidement possible.
Kurdistan 24 a enregistré une scène chaotique dans tout Kirkouk samedi soir. Alors que les manifestants kurdes scandaient le slogan « Kirkouk est le Kurdistan », plusieurs incendies de véhicules ont été observés et des coups de feu ont été entendus dans divers quartiers.
Suite à la prise de contrôle militaire de Kirkouk par les milices chiites soutenues par l’Iran et l’armée irakienne le 16 octobre 2017, le PDK a cessé toutes ses opérations dans la province en signe de protestation contre les attaques des FMP contre cette province riche en pétrole.
Le siège et les bureaux du parti ont depuis été occupés par les forces irakiennes. Le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani avait récemment informé ces forces qu’elles devraient remettre les bâtiments au PDK avant les élections provinciales du 18 décembre 2023.
Depuis la semaine dernière, des membres des milices protestent devant le siège du PDK à Kirkouk contre cette décision, appelant à ne pas autoriser le retour du parti.
Le quartier général principal du parti, qui servait autrefois de bureau de direction à Kirkouk, est actuellement utilisé par le centre de commandement des opérations conjointes de Kirkouk. C’était auparavant le siège des services irakiens de lutte contre le terrorisme pendant une brève période.
Le Front turkmène irakien et la Coalition arabe dirigés par Rakan al-Jabouri, gouverneur de Kirkouk depuis 2017, se sont publiquement opposés au retour du PDK dans cette province riche en pétrole.
Kirkouk abrite un mélange d’ethnies, principalement des Kurdes, des Arabes et des Turkmènes, et constitue le territoire le plus emblématique disputé entre le gouvernement irakien et la région du Kurdistan.
La province riche en pétrole était sous la protection des forces peshmergas kurdes après l’émergence de l’EI en 2014 et l’effondrement de l’armée irakienne qui a suivi, jusqu’à la prise de contrôle de la province par les FMP en octobre 2017.
Kurdistan 24