Le 7 janvier 2023, le régime iranien a pendu Seyed Mohammad Hosseini, entraîneur bénévole d’enfants de 39 ans, et Mohammad Mehdi Karami, champion de karaté kurde de 22 ans, pour avoir participé au soulèvement contre la République islamique. Accusés avec d’autres manifestants d’avoir tué un agent des forces paramilitaires, les deux prisonniers kurdes ont subi des actes de torture particulièrement graves, selon un témoin direct cité par une ONG iranienne indépendante.
Des découvertes de tactiques de torture épouvantables employées par les forces de l’ordre iraniennes sur plusieurs détenus accusés d’avoir tué un agent des forces paramilitaires Basij lors de manifestations anti-régime ont été dévoilées par une ONG de défense des droits humains.
Deux manifestants kurdes exécutés en Iran en janvier ont été soumis à des tortures prolongées, voire à des simulations d’exécution répétées, a rapporté le Comité de suivi des détenus iraniens, une organisation iranienne indépendante qui se consacre à surveiller le bien-être des manifestants arrêtés.
L’organisation a révélé des détails poignants sur le recours massif à des méthodes brutales contre les prisonniers kurdes Mohammad-Mehdi Karami (22 ans) et Seyyed Mohammad Hosseini (39 ans). Ces méthodes inhumaines consistent notamment à soumettre des individus à une technique de torture connue sous le nom de « poulet frit » (Juje Kabab), qui consiste à suspendre l’individu avec les mains et les pieds retenus derrière lui pendant une longue période. Les détenus ont également subi des passages à tabac, insultes et décharges électriques avant les audiences devant le tribunal.
En décembre de l’année dernière, un tribunal iranien a reconnu coupables les deux hommes du meurtre d’un membre des forces paramilitaires Basij près de Téhéran lors des soulèvements nationaux d’octobre. Cette semaine, la Cour suprême du pays a finalisé les verdicts des manifestants détenus qui étaient jugés dans la même affaire. Les peines comprennent de lourdes peines de prison pouvant aller jusqu’à 15 ans d’exil, ce qui signifierait une incarcération dans une région reculée.
Karami, Hosseini et les autres détenus condamnés dans l’affaire du décès du Basij n’ont pas eu le droit de choisir leurs propres avocats pour leur procès, car les lois iraniennes autorisent les personnes jugées pour crimes contre la sécurité nationale à être représentées au tribunal uniquement par des avocats qui ont l’aval du juge en chef.
Des récits antérieurs faisaient allusion à des cas de torture et à des aveux forcés. Le frère de l’un de ces prisonniers avait révélé aux médias que son frère avait été sévèrement battu lors de son arrestation, ce qui lui avait valu une côte cassée. Par la suite, lors des interrogatoires, cinq autres côtes ont été cassées. Le manque de soins médicaux adéquats a conduit à une perforation de son poumon. Pourtant, cette récente révélation révèle clairement l’ampleur des abus infligés.
Une source a déclaré au Comité de suivi que les détenues kurdes Karami et Hosseini avaient subi plus de torture que leurs coaccusés dans cette affaire et qu’ils avaient enduré la torture pendant plus d’un mois.
Pendant cette période, ils ont subit des simulations d’exécutions à plusieurs reprises, a indiqué la source, ajoutant: « on a dit aux prisonniers qu’ils les prenaient et les exécutaient, ils les ont emmenés dans la cour et leur ont bandé les yeux. Ils leur ont dit qu’ils devaient s’agenouiller et après quelques minutes, ils les ont traînés par terre par les cheveux ou la barbe et les ont rejetés dans leurs cellules. »
Le groupe de défense des droits humains a en outre souligné qu’à peine un jour avant leur exécution, Karami et Hosseini avaient été informés de leur prétendue grâce, soulignant ainsi les troubles psychologiques qui leur ont été infligés.
Presque tous les manifestants arrêtés sont jugés pour des raisons de sécurité nationale. Les tribunaux iraniens recourent à la peine de mort pour tenter d’écraser les manifestations en cours dans le pays, selon le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI).
Medya News