TURQUIE – Hier, plusieurs journalistes de l’agence kurde Mezopotamya ont été détenus dans trois villes. Evrim Kepenek, rédactrice en chef de Bianet, a également été détenue pour avoir « retweeté » un tweet d’un collègue dévoilant qu’un procureur présidaient le procès de 16 journalistes kurdes arrêtés à Diyarbakir en 2022 et dont l’épouse juge les avait auditionnés. Ce matin, elle a été libérée sous caution judiciaire.
La rédactrice en chef de Bianet et défenseure des droits des LGBTI+, Evrim Kepenek, a été amenée au palais de justice d’Istanbul à Çağlayan ce matin, après sa détention d’hier.
La journaliste a été menottée par la police qui l’a emmenée au palais de justice. La sécurité du palais de justice a tenté d’empêcher les journalistes de filmer la scène.
Kepenek faisait partie des cinq journalistes arrêtés lors de perquisitions à domicile dans trois villes. Alors qu’un journaliste a été arrêté, trois autres ont été libérés.
Kepenek a été auditionnée par le bureau du procureur général de Diyarbakır par vidéoconférence et a ensuite été libérée.
Elle a été libérée sous contrôle judiciaire, qui comprend une obligation de se présenter mensuellement dans un poste de police et une interdiction de voyager à l’étranger.
L’enquête
Le journaliste arrêté, Fırat Can Arslan, reporter de l’Agence Mezopotamya (MA), avait couvert une affaire distincte impliquant 18 journalistes kurdes accusés de « terrorisme ». Il a rendu compte de la question d’un juge et d’un procureur mariés et ayant changé de lieu de travail après l’audience du 12 juillet. Arslan a été arrêté pour « avoir désigné des responsables du contre-terrorisme comme une cible ».
Les quatre autres journalistes ont été arrêtés pour avoir retweeté le reportage d’Arslan. Trois d’entre eux, la journaliste du site d’information T24 Sibel Yükler, les journalistes de l’agence Mezopotamya Delal Akyüz et Evrim Deniz, ont été libérés sous contrôle judiciaire, tandis que les procédures de Kepenek se poursuivaient jusqu’à aujourd’hui.
L’avocat de Kepenek, Meriç Eyüboğlu, avait critiqué la situation, déclarant : « C’est totalement arbitraire et illégal pour une journaliste bien connue, qui réside à la même adresse depuis des années, dont le lieu de travail et le numéro de téléphone sont connus du public, et qui serait volontiers allée faire une déposition si elle avait été invitée, d’être détenue lors d’une perquisition à son domicile et menottée, puis maintenue en garde à vue pendant la nuit. »
Les détentions ont été condamnées par divers groupes de journalistes, dont Reporters sans frontières (RSF) et le Syndicat des journalistes de Turquie (TGS).
À propos d’Evrim Kepenek
Evrim Kepenek est rédactrice en chef des droits des femmes et LGBTI+ chez Bianet. Spécialisée sur les questions féminines, elle est également l’une des membres fondatrices du Comité Femmes et LGBTI+ du Syndicat des Journalistes de Turquie (TGS), et l’actuelle représentante du TGS sur le lieu de travail chez bianet.
Chez Bianet, elle prépare les rapports mensuels de suivi de la violence masculine et contribue aux nouvelles qui mettent en lumière les droits des femmes, des enfants et des LGBTI+. Elle tient également la chronique hebdomadaire « Women’s Agenda ».
Au cours de sa carrière de plus de 20 ans, Kepenek a travaillé pour plusieurs médias, dont Cumhuriyet, BirGün, Taraf, DİHA, Jinha, Jin News et İMC TV. Elle est rédactrice fondatrice du magazine culturel Hemshin GOR. Elle a collaboré à plusieurs magazines et livres. Elle est récipiendaire du prix de journalisme Musa Anter 2011.
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