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SUISSE. Les Kurdes manifestent contre le Traité de Lausanne

SUISSE – Aujourd’hui, les Kurdes manifestent à Lausanne contre le traité de Lausanne qui les a privés d’État et soumis à un génocide étalé dans le temps sous le slogan #StopLausanneGenocide (Halte au génocide de Lausanne). En plus de la manifestation, deux conférences ont lieu durant ce week-end à Lausanne, à l’occasion du 100e anniversaire du Traité de Lausanne.

À l’occasion du 100e anniversaire de la signature du Traité de Lausanne, qui a servi de base aux attaques génocidaires des Kurdes au siècle dernier, une conférence de deux jours et une marche et un rassemblement centraux auront lieu aujourd’hui dans la ville de Lausanne.

La conférence réunira plus de 600 invités qui discuteront du Traité de Lausanne et de ses conséquences au Palais des Congrès de Beaulieu.

Rassemblement et défilé

Les Kurdes se rassembleront Place de la Navigation à Lausanne à 11h30 pour la marche et le rassemblement qui se tiendront parallèlement à la conférence.

Yüksel Koç, membre du Comité de Lausanne, Zeynep Murad, coprésidente du KNK, Blese Cebar Ferman, membre du Politburo du PYD, Asya Abdullah, coprésidente du Komela, Ibrahim Alizade, le représentant du TJK-E, Şükran Sincar, représentante du TJK-E et les artistes Necmedin Xulami, Şivan Perwer, Çopî Fettah, Mizgîn Tahir, Nasir Rezardî participeront à l’évènement.

 

Campagne de tweets #StopLausanneGenocide

Avant la grande marche de Lausanne d’aujourd’hui, les Kurdes ont lancé la campagne de tweets #StopLausanneGenocide (Halte au génocide de Lausanne) pour dénoncer le traité de Lausanne qui fut un traité de guerre et de génocide pour les Kurdes rendus apatrides et soumis à de nombreux génocides (Dersim, Zilan, Halabja…) dans les quatre parties du Kurdistan colonisés par la Turquie, Syrie, Irak et Iran… 

 

Le traité de 1923 est considéré comme le document fondateur de la République de Turquie moderne à la suite de la défaite et de la dissolution de l’Empire ottoman dans la période d’après-guerre. Cependant, il a également divisé la province du Kurdistan, laissant la plus grande partie à l’intérieur des nouvelles frontières de la Turquie, suivie de territoires plus petits en Iran, en Irak et en Syrie. Aucune des provinces à majorité kurde nouvellement divisées n’a été reconnue comme telle.

« Les Kurdes ont agi de concert avec la République au moment du traité », a déclaré le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) emprisonné, Abdullah Öcalan, à ce sujet en 2009. « Rembourser la dette envers ces Kurdes… sera possible grâce à une reconstruction de Lausanne, pour compléter la partie kurde manquante, qui à son tour est possible grâce à la reconnaissance des droits et des libertés démocratiques des Kurdes et en leur donnant des garanties juridiques et constitutionnelles. »

Avec le traité, la Turquie « s’est légitimée parmi les États du monde et a nié toute diversité à l’intérieur du pays, c’est-à-dire les Kurdes, les Arméniens, les Alévis, les Syriaques », a déclaré le politicien kurde Yüksel Mutlu« Lausanne est un projet de création d’un État-nation unique. »

Dans un atelier sur le centenaire, l’historienne Ayşe Hür a déclaré que le traité avait « ouvert la voie à un génocide étalé dans le temps pour les Kurdes », en termes de suppression ultérieure de l’identité kurde dans les premières politiques de la république.

La campagne sur les réseaux sociaux appelle également à participer à une marche prévue le 22 juillet dans l’homonyme suisse du traité.

« Les cartes créées il y a 100 ans ont perdu leur sens. La demande de statut pour le Kurdistan empêchera l’ordre génocidaire actuel », a déclaré la Confédération des communautés du Kurdistan en Allemagne (KON-MED) dans un communiqué.