AccueilKurdistanBakurL'État turc empêche les commémorations du massacre de Suruç

L’État turc empêche les commémorations du massacre de Suruç

TURQUIE / KURDISTAN – Le 20 juillet 2015, un attentat visant à saboter la solidarité des peuples de Turquie avec les Kurdes du Rojava a tué 33 personnes à Suruç. Cet attentat fut le début d’une série sanglante d’attentats visant les Kurdes et les milieux syndicalistes, de gauche et pro-paix en Turquie. 8 ans après ce massacre sanglant, les autorités turques continue à persécuter les proches des victimes, tout en continuant à protéger les commanditaires du massacre.

Six des jeunes qui ont été placés en garde à vue le 17 juillet à Istanbul alors qu’ils distribuaient des tracts à l’occasion du 8e anniversaire du massacre de Suruç, ont été envoyés en prison.

La police a attaqué lundi les organisations de jeunes qui organisaient la distribution de tracts pour marquer le 8e anniversaire du massacre de Suruç (Pirsûs) le 20 juillet 2015.

La police a arrêté 44 personnes. Les jeunes, interpellés lundi soir, ont été conduits mardi au palais de justice. Alors que 35 des 44 personnes ont été relâchées, 9 ont été déférées au juge avec une demande d’arrestation.

Ayşe Beliz İnce, Gamze Toprak, Berkan Deveci, Yasemin Ebru Gürsoy, Merve Yeşilyurt et Ali Taha Sarabıyık ont ​​été placés en détention provisoire sous l’inculpation de « résister aux officiers dans l’exercice de leurs fonctions » et de « s’être opposés à la loi n° 2911 ».

La décision d’arrestation a été protestée devant le palais de justice, par des jeunes scandant « Justice pour Suruç, justice pour tous ».

Arrière-plan

300 jeunes s’étaient rassemblés devant le centre culturel Amara le 20 juillet 2015 pour tenir une conférence de presse avant de partir pour Kobanê. Avec ce voyage dans le nord de la Syrie, ils ont voulu montrer leur solidarité et apporter des jouets pour enfants et de l’aide humanitaire à la ville détruite par l’EI. Il y a des indications claires que les attaquants de l’État islamique ont reçu le soutien des services secrets turcs. Le massacre n’a pas encore fait l’objet d’une enquête complète. Par conséquent, les militants continuent d’appeler à la « Justice pour Suruç ».

L’ESP accuse le régime turc

Dans un communiqué écrit, le siège du Parti socialiste des opprimés (ESP), a déclaré : « Le régime fasciste n’avait qu’un seul objectif : empêcher les enfants du parc Gezi d’aller aider les habitants de Kobanê. Pour cette raison, « 33 voyageurs de rêve » ont été tués par le MIT (services secrets turcs)-DAECH au centre culturel Suruç Amara le matin du 20 juillet.

Le kamikaze a perpétré ce massacre mais l’État a offert à l’EIIL ce dont il avait besoin. au sujet du massacre ont été menacés et offensés. Yakup Şahin, le seul suspect du massacre, a été protégé. Il a été documenté qu’Ilhami Bali, le suspect recherché, a été soigné dans un hôpital public et il a été annoncé qu’il se trouvait à Idlib [tandis] que Mahir El Agal, le planificateur du massacre, a été tué dans la région sous les auspices des TAF [forces armées turques] et des gangs djihadistes en Syrie, et qu’il avait une fausse carte d’identité donnée par les institutions de l’État. »