PARIS – Ce dimanche 18 juin, des milliers de femmes (et d’hommes) se sont rassemblées sur la Rotonde Stalingrad, malgré la chaleur accablante, pour assister à la sixième édition du Festival des Femmes Kurdes « Fidan Dogan – Rojbin ». Les élues, Laurence Cohen, sénatrice et marraine du Festival – Rojbin, la députée Danielle Simonnet, ainsi que des membres d’organisations tamoules, kabyles, arméniennes… sont venu.e.s apporter leur soutien aux femmes et peuple kurdes lors de l’événement qui a réuni plusieurs artistes kurdes venues des quatre coins du Kurdistan.
Le double slogan du 6e festival Rojbin, dédié à Evin Goyî (Emine Kara), révolutionnaire kurde assassinée à Paris en décembre 2022, était « Jin, jiyan, Azadî », « notre vengeance sera la révolution des femmes ». En effet, depuis le triple assassinat de Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbin) et Leyla Saylemez, 3 femmes révolutionnaires kurdes abattues à Paris en janvier 2013, le régime turc (et les mollahs iraniens depuis le meurtre de Jina Mahsa Amini en septembre 2022), a intensifié les attentats meurtriers ciblant les militantes kurdes, au Kurdistan « turc » mais aussi au Rojava, au Kurdistan « irakien » et en Europe. Lors du festival d’hier, les femmes kurdes ont répété que leur réponse aux régimes patriarcaux et sexistes sera la révolution des femmes.
La 6e édition du Festival Rojbin s’est déroulée dimanche à Paris. L’événement était l’un des festivals que le Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E) annuels organisés dans différents pays. Le festival de Paris porte le nom de Fidan Doğan (Rojbîn), qui a été assassinée par les services secrets turcs le 9 janvier 2013 avec Sakine Cansız (Sara) et Leyla Şaylemez (Ronahî).
Le mouvement des femmes kurdes dédie à Evin Goyî les festivals de cette année, dont le Festival des femmes Zîlan qui a eu lieu samedi à Gelsenkirchen, en Allemagne, le Festival Rojbin à Paris d’hier et le festival des femmes Sakine Cansız qui aura lieu le 25 juin à Zurich, en Suisse.
Le 6e festival Rojbin a eu lieu sur la Rotonde Stalingrad où la foule a dansé au son des chansons des musiciennes Bermal Çem, Mizgin Tahir, soprano originaire du Rojava en tournée en France, Beyan, musicienne originaire de Kirmaşan (Rojhilat), le duo Dida & Pîya et le groupe de musique féminin JIN MA, venues des quatre coins du Kurdistan et d’Europe. Par ailleurs l’équipe folklorique kurdes Rojbin, et des danseuses tamoules ont exécuté des danses traditionnelles de leurs pays respectifs. De plus, les femmes kurdes en tenue traditionnelles ont dansé des danses traditionnelles kurdes
Une des nombreuses tentes dressées lors du festival accueillait des enfants et femmes dengbêjs (bardesses) qui chantaient des chants traditionnels kurdes tout en réalisant de l’artisanat (tricotages, etc.). Par ailleurs, le coordinateur de l’académie MA – MUSIC de Diyarbakir (Amed), Şerko Kanîwar a animé un atelier de rythme pour enfants.
Des stands d’information, de restauration, de livres et de vêtements kurdes étaient également installés autour de la place.