TURQUIE / KURDISTAN – Le journaliste kurde emprisonné, Abdurrahman Gök est interdit de visite et une lettre qu’il avait envoyé à un ami a été confisquée par les autorités pénitentiaires. Pour protester contre ces violations de droits et de liberté d’expression, Gök a envoyé une lettre vierge à son collègue Hüseyin Aykol avec la phrase « Cette lettre sera complétée lorsque la liberté d’expression sera garantie ». Gök est dans le colimateur du régime turc depuis qu’il a photographié le meurtre d’un étudiant kurde par un policier le jour de Newroz le 21 mars 2017. Il risque des années de prison pour avoir exercé son métier de journaliste.
Abdurahman Gök a été arrêté le 25 avril, lors d’une vaste opération policière menée dans 21 villes.
La lettre de Gök, qui se trouve dans une prison de haute sécurité de Diyarbakır, envoyée au journaliste Hüseyin Aykol a été saisie par la Commission de censure. Dans la lettre, le journaliste évoque les pressions que la justice exerce sur lui depuis 2017 pour avoir photographié le meurtre de l’étudiant kurde Kemal Kurkut par la police turque. L’objection de Gök contre la saisie de sa lettre a été rejetée le même jour, au motif que « dans sa lettre, il accusait l’État d’être un meurtrier ».
Sur ce, Gök a envoyé une courte lettre à Hüseyin Aykol s’enquérant de son état et a laissé le reste de la lettre vide, avec la note « Cette lettre sera complétée lorsque la liberté d’expression sera garantie ».
Les autorités pénitentiaires ont également rejeté une demande faite par Gök pour être visité par un ami.
ANF