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TURQUIE. L’ancien chef des services secrets turcs nommé ministre des affaires étrangères

TURQUIE – L’ancien ministre des services secrets turcs (MIT) responsables de meurtres et des kidnappings de centaines de kurdes et d’opposants à travers le monde, Hakan Fidan a été nommé par Erdogan à la tête du ministère des affaires étrangères. Fidan est un cas d’école du fait de ses origines kurdes qui ne l’ont pas empêché de devenir un monstre œuvrant à la destruction de son propre peuple.

Par ailleurs, comme le rappelle le journaliste Guillaume Perrier, en 2014, pour justifier une opération militaire en Syrie, Hakan Fidan avait déclaré: « Si nécessaire j’envoie 4 hommes (en Syrie) tirer 8 roquettes (sur la Turquie) ». Après ces fuites, la Turquie avait censuré YouTube. Mais Fidan (remplacé par İbrahim Kalın) n’est pas une exception étant donné que depuis l’époque ottomane, les Turcs prennent sciemment les enfants des minorités ou peuples qu’ils veulent détruire en faisant d’eux des Turcs ultranationaliste / ou fanatiques islamistes qu’ils relâchent ensuite sur ces peuples et minorités pour les anéantir*.

A propos des ministres d’Erdogan d’origines kurdes, déjà ministre des Finances, puis vice-Premier ministre chargé de l’économie (jusqu’en 2018), Mehmet Simsek a été nouveau nommé ministre de l’économie par Erdogan. Lui aussi est d’origine kurde mais il est dans un camp anti-kurde et très misogyne. Il s’était fait remarqué par le passé quand il avait dit que les femmes qui travaillent sont responsables du chômage… et autres perles de ce genre. (Par ailleurs, Erdogan a choisi comme vice-président Cevdet Yılmaz, un Kurde zaza de Bingöl.)

En plus des ministres d’origines kurdes, Erdogan a fait entrer au parlement plusieurs Kurdes du parti HUDAPAR, le Hezbollah turc dirigé par les renseignements turcs et qui va être utilisé pour détruire le mouvement politique kurde et pour faire passer des lois anti-femmes.

La nouvelle Turquie d’Erdogan va être un enfer pour les femmes et les Kurdes. Mais ce qui nous inquiète le plus, c’est l’« insouciance » (pour ne pas dire la complicité) de la communauté internationale qui s’est empressée de féliciter Erdogan pour sa soi-disant réélection qui n’est que la confiscation de la volonté des peuples de Turquie par des élections truquées.

*Le chercheur Ariz Kader rappelle l’époque du parti Baath en Iran durant laquelle, ces collabos kurdes utilisés par les États colonisant le Kurdistan pour anéantir le peuple kurde, ont porté un coup fatal à l’existence même des Kurdes.

Ariz Kader écrit: « Les responsables du parti Baath et les nationalistes arabes ont souvent salué ces personnes comme des citoyens loyaux et les ont utilisés pour promouvoir, cyniquement, la notion d’État en tant qu’acteur tolérant malgré le génocide. A cette époque, le terme kurde pour ce groupe particulier était « Jash » (traitre). Bien qu’ils se distinguaient en étant une population beaucoup plus petite par rapport aux Kurdes non collaborationnistes. La Turquie a connu une période d’assimilation beaucoup plus efficace et plus longue que l’Irak. »