ISTANBUL – La popstar turque Gülşen a été condamnée à 10 mois de prison pour « incitation à la haine », après qu’elle ait taquiné l’un de ses musiciens: « Il a été dans une une Imam Hatip (école religieuse), c’est pour ça qu’il est pervers ». Aujourd’hui, la chanteuse est condamnée à verser 150 000 livres turques à 3 anciens élèves des lycées Imam Hatip qui ont porté plainte contre la chanteuse pour « propos discriminatoires ». Si la chanteuse de 46 ans, de son vrai nom Gülsen Bayraktar Colakoglu, avait fait la même blague pour les Kurdes ou les alévis, les partis islamistes lui auraient même proposé un poste de députée…
Selon la décision de l’Institution des droits de l’homme et de l’égalité de Turquie (TİHEK), suite à la plainte de trois diplômés des lycées imam hatip contre Gülşen Çolakoğlu qui a plaisanté sur des écoles religieuses imam hatip lors d’un concert en avril 2022, la chanteuse a été condamnée à payer 150 000 livres turques aux trois anciens élèves d’Imam Hatip pour « violation de l’interdiction de la discrimination » lors de son procès devant le tribunal correctionnel de première instance. A l’époque, Erdogan s’en était pris à la chanson qu’il avait accusé d’avoir « insulté les valeurs sacrées » de la nation turque. (Via Bianet)
Les sectes islamistes de Turquie sont aussi puissants, sinon, plus puissants que les Loups Gris fascistes. Ils jouissent de l’impunité totale alors que la société turque est régulièrement secouée par des scandales impliquants les sectes islamistes. Mariage illégal d’enfants, viols d’enfants dans des foyers de la confrérie religieuse Süleymancılar, lobbying pour légaliser le mariage des mineures, attaques ouvertes contre les femmes, les minorités ethniques et religieuses, dont les Kurdes/alévis marginalisés dans tous les domaines de la société… la mouvance islamiste turque a réalisé une percée au parlement turc lors des élections législatives du 14 mai dernier grâce à l’alliance AKP-HUDA PAR et espère faire passer des lois dignes d’un État dirigé par la charia alors que les organisations féministes et progressistes jurent continuer la lutte pour mettre fin à la dictature islamo-fasciste d’Erdogan, même si tout l’appareil étatique est ligué contre elles.