IRAK / KURDISTAN – Le camp, qui abrite environ 12 000 réfugiés kurdes, est de nouveau menacé alors que l’armée tente de l’entourer de grillages et de tranchées. Les défis auxquels sont confrontés les habitants du camp sont exacerbés par la menace de frappes aériennes de la Turquie, qui retient également l’approvisionnement en eau de la région. Malgré la gravité de la situation, il y a eu un manque de condamnation et d’action de la part du gouvernement régional du Kurdistan (KRG) et des Nations Unies.
Le camp de Makhmour (Mexmûr), un camp de réfugiés reconnu par l’ONU situé près de Mossoul en Irak, subit un blocus imposé par l’armée irakienne, qui en est maintenant à son 12e jour.
Le siège, qui a commencé le 20 mai, a suscité des inquiétudes parmi les habitants du camp, qui résistent aux efforts de l’armée pour encercler le camp avec des clôtures grillagées.
Le camp, qui abrite environ 12 000 réfugiés kurdes, a été la cible de plusieurs frappes aériennes turques ces dernières années. Cependant, ni le gouvernement irakien, ni le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) ni l’ONU n’ont condamné ces attaques, provoquant la consternation parmi les résidents du camp.
Jameel Abdulkarim Omar, porte-parole de la commission des relations extérieures du camp, a récemment fait la lumière sur la situation à Makhmour. Il a expliqué que le gouvernement irakien tentait de contrôler le camp sous prétexte de ses liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Cependant, les habitants soutiennent qu’il ne s’agit que d’une excuse utilisée par le gouvernement turc pour justifier ses diverses actions contre le camp.
Omar a en outre révélé que les efforts des forces irakiennes pour assiéger le camp sont le résultat d’un accord entre la Turquie et le gouvernement irakien. La Turquie avait exigé que le gouvernement irakien contrôle le camp, menaçant de restreindre davantage le débit d’eau des fleuves Euphrate et Tigre, la principale source d’approvisionnement en eau de l’Irak. L’armée irakienne a massé des armes lourdes, des véhicules blindés et militaires au camp, suggérant une réponse disproportionnée étant donné que le camp est habité uniquement par des réfugiés.
Récemment, l’ONU s’est rendue dans le camp pour négocier la situation. Cependant, Omar a critiqué le résultat de la réunion, déclarant qu’il avait l’impression que les représentants de l’ONU agissaient davantage en tant que représentants de l’Irak et du GRK qu’en tant que défenseurs des réfugiés. Il s’est dit déçu que les frappes aériennes turques et les autres menaces auxquelles le camp est confronté n’aient pas été traitées ou condamnées de manière adéquate par la communauté internationale.
Omar et le Comité considèrent les menaces et le blocus actuels contre le camp de Makhmour comme le danger le plus grave auquel sont confrontés les résidents depuis l’attaque de l’Etat islamique. Le camp souffre de pénuries d’électricité et d’eau, et la dernière visite d’un représentant de l’ONU avant la récente a eu lieu il y a près d’une décennie.
Medya News