TURQUIE / KURDISTAN – Les responsables d’un foyer pour étudiants de Bitlis ont déclaré que le jeune Habip Sivi s’est suicidé dans le dortoir, mais la famille de l’étudiant kurde ne croit pas à l’hypothèse de suicide, déclarant que leur deuxième demande d’autopsie a été refusée.
Étudiant de 3e année du département de langue et littérature anglaises de l’Université Bitlis Eren, originaire du village Xanik (Böğrüpek), à Wan/Başkale, Habip Sivi se serait suicidé dans le dortoir pour hommes de l’Université Bitlis Eren KYK. Les responsable du dortoir ont informé la famille de Sivi 12 heures après le soi-disant suicide. Lorsque la famille est arrivée à Bitlis, elle a appris que l’autopsie avait été effectuée sans que la famille ou leur avocat soient informés. Les proches de Sivi ont rencontré le procureur, les responsables du dortoir et la police. Le responsable du dortoir a déclaré avoir appris le suicide lorsque les étudiants qui étaient restés dans leur chambre ont annoncé la nouvelle le matin. Le procureur et le médecin légiste ont affirmé que l’incident était un suicide, qu’il s’était d’abord enfoncé un sac en plastique dans la gorge, puis s’était étranglé avec le sac qu’il s’était mis sur la tête. La famille, qui trouvait suspecte la mort de leur enfant, a demandé une nouvelle autopsie qui a été refusée.
La notification tardive de sa famille et le fait que l’autopsie ait été effectuée sans en informer sa famille et ses avocats soulèvent des soupçons quant aux allégations selon lesquelles Sivi s’est suicidé.
L’oncle de la victime, Salih Biçer a déclaré qu’ils ont été informés 12 heures après le suicide et que l’autopsie a été faite secrètement, ajoutant : « Ils nous ont informés 12 heures après le suicide. Quand nous y sommes allés 12 heures plus tard, le procureur, le médecin légiste, le recteur, le responsable du dortoir étaient à l’hôpital, ils avaient fait une autopsie (…). On dit qu’il s’est suicidé en mettant un sac sur sa tête. Il a deux colocataires. Ils n’ont jamais rien entendu? Ils ont indiqué que « lorsque [ses camarades de chambre] l’ont appelé pour le petit-déjeuner, ils ont vu qu’il s’était suicidé ». Le procureur, le directeur du dortoir, le recteur font des déclarations contradictoires. Maintenant, ils disent, ‘les colocataires étaient absents ce jour-là.’ Tout cela suscite de sérieux doutes en nous. Habip parlait avec sa famille ce soir-là, il n’avait aucun souci ni problème. Nous soupçonnons qu’il a été tué. Quelque chose est arrivé à ce gamin, mais ils nous le cachent. Nous exigeons une deuxième autopsie. Le parquet de Bitlis a refusé cette demande et nous allons saisir celui de Van. Nous voulons qu’il fasse l’objet d’une enquête dans tous les détails, même s’il s’agit d’un suicide. »
Syndicat de l’éducation EĞİTİM SEN: Nous avons de sérieux doutes
Le co-président de la branche du syndicat de l’éducation EĞİTİM SEN à Van, Murat Atabay, a donné des informations sur le sujet et a déclaré: « le fait que la famille ait été informée tardivement [du suicide], l’autopsie effectuée sans en informer la famille et leur avocat, et les affirmations de suicide ne sont pas raisonnables et logiques, éveillant de sérieux soupçons sur ce décès. L’attente de sa famille et du public est d’enquêter sur l’incident dans les moindres détails et d’accepter les demandes afin d’éliminer les contradictions et les préoccupations liées à l’incident. »