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IRAN. La tombe de Jina Mahsa Amini profanée

IRAN / ROJHILAT – La tombe de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée en septembre 2022 par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés », a été profanée. On ne sait pas encore qui a brisé la plaque en verre recouvrant le portrait de Jina gravé sur la pierre tombale de Jina ni la date exacte de cette deuxième profanation. Par ailleurs, l’entrepreneur qui devrait construire une sorte de mausolée autour de tombe de Jina a été intimidé par le régime qui l’a menacé de fermer son entreprise.

 

Ces dernières semaines, les responsables de la sécurité à Saqqez ont usé de menaces et de pressions pour empêcher la construction d’un auvent sur la tombe d’Amini, a appris le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN).

Saleh Nikbakht, l’avocat de la famille Amini, a publié une déclaration disant que les photos qu’il avait reçues de la famille confirmaient la nouvelle.

L’avocat a déclaré: « Ils ont également empêché la construction d’un auvent sur la tombe de Jina, et le soudeur qui devait le construire a reçu l’ordre de ne pas le faire, sinon son entreprise sera fermée. »

Le frère d’Amini, Ashkan Amini, a posté une photo sur sa page Instagram du verre brisé de la tombe de sa sœur, qui a été brisée pour la deuxième fois ces derniers mois.

« Le verre de votre tombe les dérange aussi. Nous allons le réparer mille fois et nous verrons qui se fatigue », a écrit le frère d’Amini dans le post.

Jina Amini est née le 22 juin 2000 à Saqqez, au Kurdistan « iranien ». A cause de l’interdiction des prénoms kurdes, elle portait officiellement le prénom de Mahsa. Elle avait été arrêtée par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés » le 13 septembre 2022 à Téhéran où elle s’était rendue avec son frère. Elle est morte trois jours plus tard. Le 17 septembre, lors de son enterrement dans sa ville natale de Saqqez, au Rojhilat (Kurdistan de l’Est), les femmes ont retiré leurs voiles et scandé « Jin, jiyan, azadî » (femme, vie, liberté), protestant contre l’obligation de port du hidjab. Ainsi naissait la révolution féministe « femme, vie, liberté » en Iran qui continue encore aujourd’hui malgré le meurtre de centaines de civils, dont des enfants, et l’arrestation des dizaines de milliers d’autres, tandis que plusieurs manifestants condamnés à mort sont exécutés actuellement en Iran…