TURQUIE / KURDISTAN – Selon les résultats provisoires des élections législatives du 14 mai, l’alliance islamo-nationaliste réunie derrière Erdogan a obtenu la majorité au parlement avec plus de 51% des voix exprimées en sa faveur. Alors que même le parti HÜDA-PAR (Hezbollah turc) est entré au parlement avec 3 députés élus, le parti « kurde » HDP, rebaptisé la gauche verte (YSP) à cause des menaces d’interdiction, n’a obtenu que 11,7 % des votes. C’est un recul net par rapport aux élections de 2015 où il avait obtenu 13,12% des voix. Bien que la fraude électorale et la criminalisation du HDP par le régime soient la principale raison de ce recul, de nombreux Kurdes lui reprochent son alliance avec le Parti des travailleurs de Turquie (TIP) qui lui auraient fait perdre des voix en présentant ses propres candidats au lieu de faire liste commune avec HDP/Yesil Sol. D’autres déclarent que le HDP n’est pas assez connecté à sa base et qu’il doit faire son autocritique…
« Aux élections de 2023, les partis ultra-nationalistes ont obtenu 25 % des voix. Peu importe qui arrivera au pouvoir, la politique en Turquie se fera longtemps dans l’ombre du nationalisme turc extrême. Les deux blocs [Erdogan et Kiliçdaroglu qui s’affronteront le 28 mai pour la présidence turque] (…) sont obligés de prendre au sérieux le populisme raciste et de négocier avec leurs représentants », écrit l’analyste Ceng Sagnic sur Twitter ce matin.