TURQUIE / KURDISTAN – Le 25 avril dernier, Près de 130 journalistes, politiciens, avocats, artistes et militants kurdes ont été arrêtés lors des raids policiers dans 21 villes à 19 jours des élections cruciales du 14 mai prochain. Les détenus qui exigeaient un interprète kurde lors de leur audition doivent attendre que les autorités turques trouvent des interprètes kurdes.
Il n’a pas encore été possible de recueillir les déclarations des détenus arrêtés le 25 avril et qui voulaient être auditionnés en kurde. Deux avocates détenues qui allaitent des bébés ont été libérées sous caution, alors que l’ordonnance de confidentialité est toujours en vigueur sur le dossier.
La procédure de recueil des dépositions des personnes détenues a débuté hier (26 avril) dans le cadre de l’enquête menée par le bureau du procureur général de Diyarbakır qui a abouti à une répression massive dans 21 provinces.
Dans le cadre de l’enquête, le tribunal avait délivré des mandats d’arrêt contre 216 personnes, dont 128 ont été placées en garde à vue à ce jour, dont des journalistes, des politiciens, des artistes et des avocats.
Pas d’interprètes kurdes
Rifat Ronî, co-président de l’Association d’études linguistiques et culturelles de Mezopotamya (MED-DER), le journaliste Salih Keleş, et Halise Aksoy, une mère de martyr dont le cadavre de son fils lui avait été envoyé dans un colis, étaient ceux qui voulaient faire leurs déclarations en kurde.
Cependant, aucun interprète kurde n’a pu être fourni, et la prise de leur déclaration a donc été reportée à aujourd’hui, a rapporté l’agence Mezopotamya (MA).
Les avocats refusent d’être auditionnés par la police
Les journalistes Abdurrahman Gök, Beritan Canözer, Mehmetşah Oruç et Mikail Barut, le politicien Hakim Kaya, et Abdulgani Alkan, membre de l’association Génération 78 qui n’a pas accepté d’être auditionnés par la police ont été envoyés devant le tribunal.
Par ailleurs, aucun des avocats membres de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) n’a accepté d’être auditionné au poste de police.
Ordonnance de confidentialité en vigueur
Les avocates Gurbet Özbey Öner et Jiyan Sametoğlu qui ont été arrêtées hier ont été envoyées au bureau du procureur et libérées sous caution hier car elle allaitent leurs bébés.
Alors que la restriction de 24 heures sur les visites d’avocats a pris fin hier, l’ordonnance de confidentialité imposée sur le dossier est toujours en vigueur.
Les 126 personnes dont 10 journalistes qui ont été arrêtées dans 20 provinces le 25 avril et conduites à Diyarbakır sont détenues dans différents commissariats de la ville.
Bianet