TURQUIE / KURDISTAN – S’exprimant lors d’une réunion organisée par DİTAM sous le titre « Les Kurdes dans la politique et les élections en Turquie », l’universitaire Hamit Bozarslan a déclaré que le parti kémaliste CHP est la continuation du Comité Union et Progrès* et ajouté que dans le programme des partis de l’opposition composant la Table des Six, il y a des solutions à 2 000 problèmes. Mais la question kurde n’y figure pas.
L’historien Hamit Bozarslan a participé à une réunion qui a été organisé dans un hôtel du quartier Peyas, à Diyarbakir (Amed) sous le titre « Les Kurdes dans la politique et les élections en Turquie ». La réunion organisée par le Centre de recherche sociale – Dicle (Dicle Toplumsal Araştırmalar Merkezi – DİTAM), a été animée par le vice président du DITAM, Sedat Yurtdaş. Le politicien kurde, Ahmet Turk devait également participé à la réunion divisée en deux parties: « Le comportement de vote historiquement kurde » et « L’attitude des Kurdes dans la Turquie polarisée et les élections de 2023 », na pas pu être présent en raison de problèmes de santé.
« Les Kurdes ont un rôle clé »
S’exprimant à l’ouverture de la réunion à laquelle ont participé des universitaires, des défenseurs des droits, des militants et de nombreux représentants d’ONG de la ville, la vice-présidente de DİTAM, Meral Özdemir, a souligné que les prochaines élections parlementaires et présidentielles en Turquie sont d’une importance cruciale et a déclaré : « Les Kurdes joueront un rôle décisif et clé dans cette élection où le 13e président de la Turquie sera élu, juste avant le deuxième siècle de la République. »
« Pas de question kurde à la table des six »
Se connectant à la réunion en visio-conférence, Hamit Bozarslan a souligné que l’Alliance nationale n’était pas démocratique et a déclaré : « Le CHP est la continuation du Comité Union et Progrès*. Il y a des solutions pour 2 000 questions dans le programme des partis de la Table des six**. Mais il n’y a pas la question kurde parmi elles », a-t-il déclaré.
« Les Kurdes ont fait des progrès sur la question des droits »
Affirmant que la Turquie traverse un processus de libération, Bozarslan a poursuivi : « Quel est ce processus de libération ? Ca veut dire « J’ai un nom » , « j’ai une identité ». Ce sont les Kurdes qui font ça. Ici, ils ont fait un pas très important. Les Kurdes ont également franchi une étape très importante dans la question des droits. Les Turcs accepteront-ils cette libération ? Abandonneront-ils la suprématie de la turcité, l’exigence d’être les maîtres ? Les Turcs doivent sortir du cachot de la peur dans lequel ils sont piégés aujourd’hui. Ils doivent voir que la lutte kurde fait partie de la lutte de libération turque. »
La réunion s’est terminée par des questions et des réponses. (Via Diyarbakir Yenigün)
*Le comité Union et progrès (İttihad ve Terakki Cemiyeti) était un parti politique nationaliste turc créé à la fin du XIXᵉ siècle à Thessalonique regroupant les Jeunes-Turcs.
**La « Table des Six » est l’alliance d’opposition) composée du Parti républicain du peuple (CHP) présidé par Kemal Kılıçdaroğlu, du Bon Parti (IYI parti), présidé par Meral Akşener, du Parti de la Félicité (SP, Saadet partisi) présidé par Temel Karamollaoğlu, du Parti Démocrate (DP, Demokrat) présidé par Gültekin Uysa, du Parti de l’Avenir (Gelecek partisi) présidé par Ahmet Davutoğlu et du parti de la Démocratie et du Progrès (DEVA, Demokrasi ve Atılım Partisi) présidé par Ali Babacan. Elle a pour but de mettre fin au règne du président Recep Tayyip Erdogan. Le parti pro-kurde HDP a également décidé de soutenir implicitement la Table des six en ne présentant pas de candidat.