TURQUIE / KURDISTAN – Halise Dorudemir était une des mères kurdes qui passent leur vie à attendre la libération de leurs enfants détenus dans les geôles turques. Elle a survécu au séisme du 6 février et vivait dans une tente à Diyarbakır (Amed). Elle est morte hier à l’âge de 73 ans après être renversée par une voiture de police devant la ville de tentes. Dorudemir a passé sa vie à attendre son fils Mahfuz Dorudemir qui est en prison depuis près de 30 ans et qui est atteint d’un cancer des poumons avancé.
L’incident s’est produit sur la route principale près de la ville de tentes établie sur les rives du Tigre pour les sinistrés du séisme à Diyarbakır. Halise Dorudemir et Mahmut Çevik (un proche de Dorudemir) ont été renversés par une voiture de police alors qu’ils tentaient de traverser la route. Ces dernières décennies, des dizaines de civils, dont des enfant et des vieillards, ont été tués écrasés dans les régions kurdes par des blindés militaires turcs.
Le corps d’Halise Dorudemir a été amené au cimetière de Yeniköy dans le district de Bağlar. Remziye Tosun, vice-présidente du Parti démocratique des peuples (HDP), Zeyyad Ceylan, coprésident provincial du HDP Amed et d’autres activistes des proches des détenus politiques ainsi que des civils ont assisté à la cérémonie d’enterrement de Dorudemir.
Elle a passé sa vie à attendre le retour de son fils emprisonné
Mahfuz Dorudemir, le fils emprisonné d’Halise Dorudemir, est sur la liste des prisonniers gravement malades de l’Association des droits de l’homme (İHD). Dorudemir détenu à la prison de Şakran est atteint d’un cancer de poumon avancé.
Halise Dorudemir était membre de l’initiative « Mères de la Paix » demandant la résolution pacifique de la question kurde et s’était battue pour la libération des prisonniers politiques kurdes.