TURQUIE / KURDISTAN – Les déclarations des autorités turques concernant les enfants qu’elles ont récupérés (d’autres remis aux sectes islamistes ou encore volés probablement par la mafia d’organes) suite au séisme du 6 février qui a frappé le sud-est de la Turquie (régions à majorité kurde et alévie) inquiètent et scandalisent l’opinion publique.
Dès le premier jour du séisme, des dizaines d’enfants supposés orphelins ont été récupérés par les autorités turques qui n’ont même pas cherché à savoir qui étaient ces enfants, ni s’ils étaient vraiment orphelins ou non. Dans un premier temps, la ministre turque de la famille et des affaires familiales avaient déclaré que ces enfants récupérés allaient être confiés à des familles d’accueil volontaires. Sa déclaration ayant provoqué le tollé, elle était revenue sur ses propos et tandis que des témoignages inquiétants font état d’enfants livrés à des sectes islamistes, la Présidence des affaires religieuses (Diyanet) a attiré les foudres en affirmant qu’il n’y avait pas d’obstacle à un mariage entre un enfant adoptif et le parent adoptant.
A la question « Les enfants sinistrés du séisme peuvent-ils être adoptés ? » Diyanet a répondu que l’enfant adoptif n’avait pas le droit à l’héritage du parent adoptant et a ajouté qu’« il n’y a aucun obstacle au mariage entre l’adoptant et l’enfant adopté. » DIYANET a supprimé les pages contenant cette réponse après le tollé provoqué.
La Plate-forme des femmes pour l’égalité (Eşitlik İçin Kadın Platformu – EŞİK) a appelé à la fin immédiate des déclarations de la Diyanet qui exposent les enfants à toutes sortes d’abus et exigé des poursuites contre la Diyanet.
EŞİK a exhorté Diyanet à cesser immédiatement ses déclarations qui encouragent les mariages forcés d’enfants et rendent les enfants vulnérables à toutes sortes d’abus, et a ajouté : « Des poursuites doivent être engagées contre les responsables de ces déclarations. »