Le séisme du 6 février qui a frappé le nord de la Syrie et le sud-est de la Turquie (régions à majorité kurde) a détruit des zones entières, tué plusieurs dizaines de milliers de personnes (certaines sources avancent le chiffre de 200 000 morts) et causé des traumatismes chez des millions de survivants. Des pertes humaines, des dégâts matériels et des traumatismes causés habituellement par des guerres dévastatrices que connait la Syrie et le Kurdistan depuis 2011…
Cette catastrophe « naturelle » – pourtant annoncée de longue date et contre laquelle ni le régime turc, ni son voisine syrien n’ont pris aucune mesure – a englouti leurs citoyens piégés dans des immeubles-cercueils ne respectant pas les normes sismiques recommandées. Aujourd’hui, les millions de rescapés du séisme attendent qu’on panse leurs plaies alors que la priorité du président turc Erdogan est de gagner les prochaines élections prévues en mai 2023 et que son homologue syrien n’a pas accès au nord de la Syrie occupé par la Turquie et les gangs islamistes.
Alors que l’État turc a ordonné le déblayage des décombres du séisme qui renferment encore d’innombrables victimes et presse les rescapés traumatisés de retourner vivre dans les immeubles encore debout, les populations des zones sinistrées sont abandonnées à leur sort, pire, les Kurdes (et la minorité alévie de Hatay) sont discriminés ouvertement par le régime colonialiste turc qui tarde à les secourir, les prive d’une bonne partie de l’aide qui est envoyée par la communauté internationale ou celle collectée par les Kurdes et alévis conscients de cette discrimination ancestrale anti-kurde/alévie. En ce sens, le dessin de Charlie Hebdo posté le 6 février sur Twitter et qui montre des immeubles en ruine avec la légende « Même pas besoin d’envoyer de chars ! » faisant allusion aux chars (et avions de guerre) turcs ou syriens qui massacrent tantôt les Kurdes, tantôt les Syriens traduit parfaitement les sentiments de ces damnés de la terre pour qui le soleil tarde à se lever.