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Deux journalistes turc exilés en Europe sur la liste des opposants à abattre?

Cela fait des années que des opposants kurdes et turcs réfugiés en Europe mettent en garde les pays européens contre les escadrons de la mort téléguidés depuis la Turquie. Malgré les deux attentats terroristes ciblant les Kurdes à Paris à 10 ans d’intervalle et d’autres tentatives d’assassinats et les menaces de morts reçus par les opposants de Turquie en Europe, les États européens n’ont toujours pas déclenché des poursuites face au régime turc, mettant en danger la vie de centaines d’activistes, politiciens et de journalistes sur le sol européen.

Hier, sur sa chaine Youtube, le journaliste Erkam Tufan Aytav a déclaré qu’une Allemande d’origine turque arrêtée à Dubaï – où elle devait tuer le parrain Sedat Peker – a déclaré avoir été engagée par le gouvernement turc pour tuer également les journalistes Cevheri Güven et Abdullah Bozkurt qui vivent en Europe. La femme était en possession des photos et des adresses des deux journalistes en question, a déclaré Erkam Tufan Aytav.

Ces révélations sont une nouvelle preuve montrant le danger qui guète les opposants kurdes et turcs en Europe et dont l’État turc a décidé de liquider, comme on l’a vu lors des attaques terroristes de la rue d’Enghien le 23 décembre 2022 et de la rue La Fayette le 9 janvier 2013.

Il y a presque deux ans, le journaliste Maxime Azadî avait publié une enquête détaillée sur ces tueurs à gage téléguidés depuis la Turquie pour assassiner les opposants kurdes et turcs en Europe. Un des hommes clés de ce réseau de tueurs à gage n’est d’autre qu’Ismail Hakki Musa, l’ancien ambassadeur de la Turquie à Paris, d’après l’enquête. Il est accusé d’être le coordinateur de l’équipe de tueurs à gage.

Ismail Hakki Musa était déjà cité dans le dossier du meurtre des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez le 9 janvier 2013 à Paris et dont les services secrets turcs (MIT) sont mis en cause par les éléments de l’enquête judiciaire.

« Ismail Hakkı Musa est la figure clé qui organise des meurtres en Europe », avait déclaré à l’époque le coprésident du Congrès du peuple du Kurdistan (Kongra-Gel), Remzi Kartal au sujet de l’article de Laure Marchand paru dans le journal de Dimanche et qui attirait l’attention sur le rôle d’Ismail Hakki Musa dans le meurtre des militantes kurdes à Paris le 9 janvier 2013.