PARIS – Hier, le ministre français de la Justice a rencontré des représentants kurdes après le massacre qui a eu lieu à Paris le 23 décembre.
Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a rencontré une délégation du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F).
« Tout d’abord, nous avons tenu cette réunion pour assurer notre soutien indéfectible à tous les Kurdes », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse avec des représentants kurdes.
Moretti : la France est en deuil
Le ministre a déclaré : « Je pense aux familles et aux proches des victimes. La France est en deuil. Je voulais souligner la différence entre un crime raciste déloyal et un acte terroriste. La différence entre eux est de savoir s’ils adhèrent à une idéologie politique supposée. Certes, je ne peux pas me mettre à la place des autorités judiciaires. La loi m’interdit de commenter une affaire en cours. Mais le ministère de la Justice est aussi le garant du droit. C’est pourquoi j’ai voulu rencontrer des représentants de la communauté kurde. J’ai également rappelé que le Parquet national antiterroriste et le parquet de Paris sont en contact permanent. La qualification des infractions relève de la seule compétence des autorités judiciaires. Cette qualification est donc susceptible de modification, au vu des éléments que l’enquête et l’instruction révèleront. Encore une fois, je voudrais vous rappeler que les pénalités qu’il entraînera sont les mêmes. »
Expliquant pourquoi l’assaillant a été libéré le 12 décembre alors qu’il était détenu pour ses crimes antérieurs, le ministre a déclaré : « Il s’agit de la mise en œuvre des règles judiciaires. Dans une grande démocratie comme la nôtre, nous ne pouvons pas transiger sur la primauté du droit. C’est ce qui fait de nous un État de droit. »
Le ministre a remercié les forces de sécurité, les pompiers et les citoyens kurdes qui ont aidé à neutraliser l’assaillant, ajoutant qu’ils ont créé conjointement un plan de soutien à long terme avec des associations kurdes afin que les victimes puissent surmonter ce crime abject.
Ouverture d’une enquête pour « assassinats à caractère raciste »
Après l’attentat au cours duquel trois militants kurdes ont été assassinés, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « assassinats et tentatives d’assassinat à caractère raciste » au lieu d’« attentat terroriste ».
Mélenchon : C’est un attentat terroriste
Les Kurdes et les représentants des partis politiques de gauche ont vivement réagi aux meurtres faisant l’objet d’une enquête comme une « attaque raciste ». Le chef de France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré dans son discours lors de la marche à Paris : « Il n’y a pas de coïncidence ici » et a déclaré que l’attaque était un « attentat terroriste ».
Faisant le lien entre le meurtre de trois femmes révolutionnaires kurdes à Paris il y a 10 ans et le massacre du 23 décembre, Melenchon a déclaré : « C’est un acte terroriste et nous voulons que le parquet national antiterroriste ouvre une enquête ».
Le porte-parole du CDK-F, Agit Polat, a déclaré : « Il est inacceptable d’exclure la nature terroriste de l’attaque dans l’enquête et d’essayer de nous convaincre qu’un extrémiste de droite a commis cette terrible attaque dans notre centre. »
ANF