PARIS – La commissaire de l’exposition « Arts kurdes en exil » qui sera inaugurée le 6 janvier 2023 à Paris, Melis Kaya, dont le père (Ahmet Kaya) est décédé en exil il y a plus de 20 ans, déclare, qu’« Être kurde c’est, par nature, être perpétuellement en exil ».
Exposition « Arts kurdes en exil »
L’Institut kurde de Paris organise une exposition d’œuvres d’une vingtaine de peintres et sculpteurs kurdes exilés que l’on pourra voir entre le 7 janvier et 2 février 2023 à la Mairie du 10ème arrondissement de Paris.
Vernissage le 6 janvier, à 18h30
Lors du vernissage de l’exposition, on croisera au moins une partie des artistes dont les œuvres sont exposées, à savoir, Abdin Mostafa, AVAN, Eido Alhussein, Inayat Attar, Jihad Moussa (Genco), Joseph Bakir, Kaniwar Alan, Khalil Hemsork, Nesrin Mahmoud, Niaz Bayatn Nour Jaafar, Rodi Khalil, Saleh Nemr, Seywan Saedian, Srour Alwani, Tara Salih, Waleed Ibrahim, Walid Agha et Yahia Alselo (Silo).
Melis Kaya décrit ainsi l’exposition « Arts kurdes en exil »
« Alors que le Moyen-Orient est devenu au cours des dernières années une région marquée par les guerres, les troubles sociopolitiques et les flux constants de migrants, s’est de surcroît créée une angoisse d’exil parmi les populations de ces pays.
Mais être kurde c’est, par nature, être perpétuellement en exil. L’art kurde est un espace discursif qui, en l’absence d’État indépendant à même d’encadrer une scène artistique nationale et de favoriser la productivité, a toujours été transnational. Les artistes kurdes ont donc utilisé les moyens de production mondiaux pour s’engager dans leurs pratiques créatives.
Pour comprendre les ressorts de ce climat d’exil à travers l’art, cette exposition se penche sur les œuvres d’artistes ayant émigré du Kurdistan et qui ont tenté de vivre et de travailler en Europe. Ces 19 artistes, qui ont quitté leur terre natale, réfléchissent aux notions d’appartenance, d’altérité et de déplacement avec des styles, des expériences et des perspectives différentes. Ils portent en eux les concepts d’émigration et d’exil, qu’ils considèrent comme un voyage personnel et psychologique avec des transferts autobiographiques, au-delà des schémas connus.
Ces artistes, qui quittent leur patrie et continuent à vivre et à produire ailleurs, tantôt en tant que voyageurs, tantôt en tant qu’émigrés, mais toujours en tant qu’exilés de la terre, ne s’abritent cependant pas dans l’ombre de leur identité de migrants. Ils et elles ont pensé et produit sur la mobilité toujours plus grande offerte par le monde globalisé et sur la réalité que le concept d’exil a rapidement remodelée. »
Exposition à voir du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heures
Entrée gratuite
Adresse:
La Mairie du 10ème arrondissement de Paris, grand hall
Accessible aux personnes à mobilité réduite par l’entrée située au 1, rue Hittorf
72, rue du faubourg Saint-Martin
75010 PARIS