IRAN / ROJHILAT – Depuis hier, une nouvelle grève générale est en cours en Iran et au Rojhilat (Kurdistan « iranien »), principalement pour frapper l’économie du régime islamiste. La grève est très suivie, notamment dans les régions kurdes où les manifestations sont réprimées dans le sang.
Durant cette deuxième vague de grève générale, la population est appelée à ne pas faire ses courses [à part les denrées de première nécessité] et les commerces restent fermés. Ainsi, le mouvement de contestation iranien espère paralyser l’économie du régime sanguinaire des mollahs.
Hier, le mouvement révolutionnaire en Iran et au Kurdistan oriental (Rojhilat) a appelé à une grève générale, qui a été accompagnée de protestations pour condamner l’apparition publique du président Ebrahim Raisi. Les grèves ont commencé lundi et devraient durer jusqu’à mercredi, ont annoncé des militants dans plusieurs appels sur Internet. Raisi doit se rendre mercredi à l’Université de Téhéran pour la Journée des étudiants iraniens.
Pour les manifestations de trois jours, le mouvement contestataire a prévu une grève des commerçants et un boycott de trois jours de toute activité économique ont été. Les magasins doivent rester fermés et les achats évités, empêchant ainsi toute circulation d’argent dans le système bancaire iranien. L’organisation kurde de défense des droits humains Hengaw a publié des vidéos du Rojhilat montrant des rues désertes et des marchés, des magasins et des bazars fermés dans les centres-villes. Dans plus de vingt villes kurdes, les commerçants participent aux grèves. A travers le pays, plus de 50 villes sont en grève.
Des appels similaires ont conduit ces dernières semaines à une intensification du soulèvement populaire qui s’est emparé du pays depuis la mort de Jina Mahsa Amini, 22 ans. La femme kurde avait été victime d’un féminicide d’Etat en garde à vue mi-septembre. La police des mœurs l’avait arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire du régime islamiste.
Un appel a également été lancé sur Internet pour cibler les membres de la milice paramilitaire « Basij » à moto, qui ont joué un rôle déterminant dans la répression violente du mouvement révolutionnaire. Ces dernières semaines, les manifestants ont principalement eu recours à la tactique consistant à déverser du pétrole dans les rues et à ériger des barricades pour entraver l’avancée des « Basij » – avec succès.
Depuis le début du soulèvement populaire en Iran et au Kurdistan oriental, les groupes de défense des droits humains estiment que près de 500 manifestants ont été tués, dont au moins 64 enfants. De plus, des milliers de personnes ont été arrêtées ces derniers mois, dont certaines ont déjà été condamnées à mort par des tribunaux révolutionnaires pour « guerre contre Dieu ».
ANF