La Turquie et l’Iran occupent une large partie du Kurdistan où les Kurdes sont traités comme des « terroristes/séparatistes » menaçant l’intégrité territoriale de ces deux pays impérialistes. Le reste du Kurdistan est occupé par la Syrie et l’Irak où les Kurdes ont une semblant autonomie locale (pour le Kurdistan iranien) et de facto au Kurdistan syrien (Rojava). Mais comme la communauté internationale (ONU, OTAN, Russie, USA, Europe) n’œuvre à une solution globale à la question kurde, ces quatre partis sont à la merci de leurs colonisateurs sans foi ni loi.
Les récentes manifestations anti-régime provoquées par le meurtre de Jina Mahsa Amini le 16 septembre ont remis sur la scène internationales les Kurdes iraniens qui étaient « éclipsés » au profit de ceux en Syrie, en Turquie et en Irak. Aujourd’hui, avec la nouvelle attaque armée turque visant les Kurdistans syrien et irakien, on assiste à une collision turco-perse sur le front kurde. Les colonisateurs coordonnent leurs massacres au Kurdistan.
Alors que les morts des civils kurdes se comptent par dizaines en Iran et qu’au Rojava les premières frappes turques ont en fait autant, on assiste à un silence coupable de la communauté internationale et de tous ceux qui dénoncent volontiers l’impérialisme américaine/occidental, russe ou encore chinois ou israélien. Qu’ils se disent « libéraux », de gauche, anti-capitalises, fascistes, islamistes ou parfois internationalistes, ils ferment les yeux sur le colonialisme turco-arabo-perse au Kurdistan et accusent les Kurdes de tous les mots de la terre. A leurs yeux, les Kurdes sont les « Marionnettes des Américains/ d’Israël » (discours d’une bonne partie des soi-disant gauchistes occidentaux et du Moyen-Orient) ou des « Communistes sanguinaires » (selon la droite turque, iranienne, arabe…) ou encore des « mécréants/ennemis de l’Islam » (discours des Islamistes/frères musulmans]. Pourtant, les Kurdes luttent simplement pour leurs droits élémentaires: parler et avoir une éducation dans leur langue maternelle, fin des politiques assimilationnistes forcées et une autonomie locale au sein d’un système fédéral, un peu comme le modèle mis en place dans le nord de la Syrie. Est-ce trop demandé?