IRAN / ROJHILAT – Hier, les forces gouvernementales iraniennes ont de nouveau ouvert le feu sur les manifestants dans plusieurs villes kurdes d’Iran, tuant au moins trois civils (un à Sanandaj et deux à Kamyaran), en plus de faire de nombreux blessés. Ce matin, les Kurdes manifestent de nouveau au milieu des tirs des forces gouvernementales. C’est un cercle vicieux dans lequel les manifestants sont tués alors qu’ils protestent contre les manifestants tués par les mollahs qu’ils veulent chasser du pouvoir.
Journée sanglante à Sanandaj et Kamyaran
Le 15 novembre, la population a manifesté en masse dans les villes du Kurdistan iranien où les commerces avaient été fermés dans la journée pour dénoncer le massacre des civils et pour exiger la fin du règne des mollahs sanguinaires qui sont également responsables des massacres de 1500 manifestants en novembre 2019. Les forces gouvernementales iraniennes ont de nouveau ouvert le feu sur les manifestants, tuant au moins trois personnes (à Sînê et Kamyaran) et blessant des dizaines d’autres.
Les victimes sont:
Isa Bigleri, 39 ans, habitant de Sarvabad, dans la province de Sanandaj (Sînê), abattu le jour de son anniversaire par les tirs directs des forces gouvernementales. Il était père de 3 enfants, dont le dernier a trois mois.
Zaniar Allah Moradi, 26 ans, abattu par une centaine de balles à Sanandaj.
Fouad Mohammadi, 38 ans, tué à Kamyaran. (Il a été enterré en catimini ce matin à l’aube sous blocus militaire.)
Saïd Moradi, un autre manifestant blessé grièvement hier soir à Sînê serait hospitalisé et certaines sources affirment qu’il est décédé mais nous n’avons pas la confirmation des ONG qui vérifient les décès des manifestants.
Les manifestations se poursuivent au Rojhilat (Kurdistan de l’Est)
Ce matin, les commerces sont de nouveau fermés à Kermashan, Sanandaj (Sînê), Baneh, Saqqez, Kamyaran, Marivan, Ravansar, Dehgolan, Oshnovieh, Javanroud, Mahabad et Bukan, villes kurdes d’Iran, où les manifestants sont attaqués par les sbires armés du régime.
A Kamyaran, les forces gouvernementales ont ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient contre le meurtre de Fouad Mohammadi, tué hier soir à Kamyaran, dans la province du Kurdistan. Des dizaines de manifestants ont été blessés.
Depuis le meurtre barbare de Jina Mahsa Amini par la police des mœurs à Téhéran le 16 septembre, des manifestations anti-régime ont éclaté d’abord au Kurdistan iranien mais se sont propagées rapidement dans tout le pays, redoublant la violence sanguinaire des mollahs qui ont donné le feu vert pour le meurtre, arrestation et torture des civils. Jusqu’à présent, plus de 15 000 civils, dont des adolescents, ont été arrêtés, des centaines d’autres tués. Par ailleurs, les tribunaux iraniens ont commencé à condamner à mort les personnes accusées d’avoir participé aux manifestations. Parmi les accusés, il y a plusieurs journalistes, artistes, sportifs, musiciens ainsi que des militantes des droits humains/femmes…