Dans leur déclaration finale du 4 novembre, les pays du G7 ont condamné la répression brutale des manifestations anti-régime provoquées par le meurtre de Jina Mahsa Amini (une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à Téhéran le 16 septembre 2022) et ses activités déstabilisatrices dans le monde.
Voici la partie concernant l’Iran de la déclaration finale des ministres des affaires étrangères des pays membres du G7 (l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni, l’Union européenne) réunis à Münster, en Allemagne:
« Nous, membres du G7, exprimons notre soutien à l’aspiration fondamentale du peuple iranien à un avenir dans lequel sa sécurité humaine et ses droits de l’Homme universels soient respectés et protégés. Nous condamnons la mort violente de la jeune Iranienne « Jina » Mahsa Amini après son arrestation par la « police des mœurs » iranienne. Par ailleurs, nous condamnons l’emploi brutal et disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques et des enfants. Nous demandons instamment aux autorités iraniennes d’honorer leurs obligations internationales en vertu du droit international, et notamment du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Nous défendons le droit de tous les Iraniens à avoir accès à l’information, et nous déplorons le fait que le gouvernement iranien réduise l’espace civique et le journalisme indépendant, prenne pour cible les défenseurs des droits de l’Homme, notamment en interdisant l’accès à l’internet et aux réseaux sociaux. Nous demandons instamment aux autorités iraniennes de traiter les femmes sur un pied d’égalité, dans le respect des droits universels que leur accordent les conventions internationales pertinentes en matière de droits de l’Homme. Nous demandons également aux autorités iraniennes de libérer les prisonniers détenus injustement, en particulier les manifestants, les enfants, les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme arrêtés récemment, et de veiller à ce que les auteurs de violations des droits de l’Homme rendent des comptes. Nous continuerons à mettre en œuvre toutes les mesures diplomatiques à notre disposition pour demander des comptes aux autorités iraniennes. Nous demandons à l’Iran d’autoriser les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales des Nations unies en matière de droits de l’Homme à se rendre dans ce pays.
Nous condamnons fermement la détention arbitraire de citoyens étrangers ou binationaux pratiquée par l’Iran, et nous appelons l’Iran à mettre fin à la pratique inadmissible de ces détentions arbitraires visant à obtenir des bénéfices politiques.
Nous apportons notre soutien ferme aux efforts internationaux visant à demander des comptes à l’Iran pour l’abattage du vol PS752 qui a entrainé la mort de 176 civils innocents. Nous demandons à l’Iran de mettre en œuvre ses obligations internationales sans délai.
Nous condamnons fermement la poursuite par l’Iran de ses activités déstabilisatrices au Moyen-Orient et dans la région. Il s’agit en particulier des activités concernant les missiles balistiques et de croisière et les drones, ainsi que des transferts de ces armes sophistiquées à des acteurs étatiques et non étatiques. Cette prolifération est déstabilisante pour la région et aggrave des tensions déjà fortes. Nous demandons instamment à l’Iran de cesser de soutenir des acteurs étatiques comme non étatiques et des groupes supplétifs violents et de se conformer totalement à l’ensemble des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris la résolution 2231. Nous soutenons également les efforts déployés aux Nations unies afin que la Russie et l’Iran rendent des comptes pour leurs violations flagrantes de la résolution 2231 du Conseil de sécurité.
Nous réaffirmons notre détermination sans faille à faire en sorte que l’Iran ne puisse jamais développer une arme nucléaire. Les membres du G7 continueront de travailler ensemble et avec d’autres partenaires internationaux pour faire face à l’escalade nucléaire iranienne et à son manque de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) concernant son accord de garanties dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Nous demeurons extrêmement préoccupés par le développement toujours aussi soutenu du programme nucléaire iranien, qui n’a pas de justification civile crédible. Nous appelons instamment l’Iran à changer de cap et à respecter ses obligations juridiques et ses engagements politiques en matière de non-prolifération nucléaire sans plus tarder. Nous notons qu’en dépit de nombreux mois de négociations intenses pour un retour au JCPoA, l’Iran n’a pas pris les décisions nécessaires. »
Photo: Dalia, fillette kurde sur la tombe de son père Samko Molodi (Ismail Molodi), un civil kurde tué par les forces armées du régime iranien à Mahabad, au Kurdistan iranien