IRAN / ROJHILAT – Malgré les mesures de sécurité, le blocage des routes et l’interdiction de rassemblement décrétée par le régime iranien, des dizaines de milliers de Kurdes se sont rendus sur la tombe de Jina Mahsa Amini à Saqqez pour la cérémonie du 40e jour de sa mort qui marque la fin du deuil dans plusieurs cultures du Moyen-Orient.
La marée humaine qui a déferlé dans le cimetière d’Aichi de Saghez, ville natale de Jina Amini, a scandé des slogans hostiles au régime iranien en criant « Liberté, liberté, liberté », « Femme, vie, liberté », « Mort au dictateur », « Kurdistan, Kurdistan, le tombeau des fascistes »…
Depuis la mort de Jina Mahsa Amini le 16 septembre, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs pour avoir enfreint la réglementation relative au port obligatoire du voile, il y a des manifestations anti-régime et grèves dans tout le pays malgré la répression féroce qui a fait des centaines de morts, des milliers de blessés ainsi que l’arrestation de près de 13 000 civils…
Hier, le régime avait menacé la famille de Jina pour qu’elle n’organise pas de cérémonie du 40 jour sur la tombe, de peur que cela donne lieu à une manifestation anti-régime et avait bloqué toutes les routes menant à Saqqez et au cimetière où se trouve la tombe de Jina Mahsa Amini. Efforts vains qui ont été déjoués par les manifestants venus de plusieurs localités et qui ont marché pendant des heures, traversé une rivière à pied pour atteindre le cimetière…
En parallèle à la cérémonie sur la tombe de Jian, une grève générale très suivie a été décrété aujourd’hui dans les ville du Kurdistan, dont Sanandaj (Sînê), Saqqez, Divandarreh, Marivan et Kamyaran.
Par ailleurs, deux figures du foot iranien, Ali Daei et Hamed Lak qui se sont rendus à Saqqez pour la cérémonie du 40ème jour du deuil ont été arrêtés par les forces de sécurité du régime.