IRAK / KURDISTAN DU SUD – Les Kurdes d’Irak sont victimes d’attaques sanglantes turques et iranienne depuis des années. Aujourd’hui, face à la colère populaire éclatée en Iran après le meurtre de Jina Mahsa Amini, les mollahs iraniens ont trouvé leurs boucs émissaires: ils s’agit des groupes armés kurdes d’Iran réfugiés au Kurdistan irakien et contre lesquels ils ont intensifié leurs attaques sanglantes. Une commission d’enquête parlementaire du Kurdistan irakien demande une action urgente contre les attaques turques et iraniennes visant la région.
Une commission d’enquête mise en place par le gouvernement régional du Kurdistan s’est rendue dans la région kurde de Bradost (visée par la Turquie) et a appelé le Parlement du Kurdistan à tenir une session sur le bombardement de la région par la Turquie et l’Iran.
Un comité mis en place par le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) a demandé que des mesures urgentes soient prises contre les récentes attaques turques et iraniennes dans la région afin d’empêcher de nouveaux déplacements de population.
Le comité a visité les régions de Balakayaty et Bradost dans le nord-est de la capitale régionale Erbil, que la Turquie et l’Iran ont continuellement bombardées, a rapporté Roj News.
Chargé d’enquêter sur les dégâts des récentes attaques, le comité a averti dans ses rapports que davantage de personnes pourraient se retrouver déplacées si des mesures urgentes ne sont pas prises. Quelque 500 familles ont fui leurs villages et deux écoles ont été fermées à cause des attaques turques et iraniennes.
Les bombardements ont également causé de graves dommages aux habitations, au bétail, aux fermes et à d’autres propriétés privées dans la région, selon Osman Sederi, un législateur kurde, qui s’est entretenu avec Roj News.
Sederi a déclaré à Roj News que le comité avait demandé une session exclusive au Parlement kurde pour discuter de la question et conseillé de verser une indemnisation aux villageois déplacés.
« La Turquie et l’Iran bombardent [les régions allant] du district de Zakho de la province de Duhok au district de Penjwen de la province de Sulaymaniyah, ce qui a provoqué le déplacement massif des habitants de ces zones et l’instabilité, c’est une autre forme d’occupation. J’appelle le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) et les factions politiques à apaiser leurs tensions et à s’opposer à ces envahisseurs », a ajouté Sederi.
L’Iran lance depuis des années des attaques de drones, missiles et d’artilleries contre des groupes politiques kurdes en exil dans le nord de l’Irak, qu’il qualifie de « terroristes ». Le Corps des gardiens de la révolution iraniens a intensifié ses bombardements sur ces cibles en septembre, après le début de manifestations de masse dans le pays à la suite de la mort d’une jeune fille de 22 ans arrêtée pour non-respect de la loi sur le hijab du régime islamiste. Au moins neuf personnes ont été tuées et 32 autres ont été blessées en raison des récentes attaques iraniennes selon des sources locales.
Pendant ce temps, la Turquie a lancé deux opérations militaires transfrontalières dans des zones du nord de l’Irak depuis 2017, ciblant les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la région. La fréquence des attaques turques a augmenté depuis le début de l’année, les forces turques opérant à seulement 40 km des principales villes kurdes irakiennes, dont Erbil – la capitale de facto de la région semi-autonome.
À moins que le gouvernement régional ne prenne des mesures urgentes, les territoires du Kurdistan irakien attaqués par la Turquie seront complètement évacués, ont déclaré les habitants de Bradost à Roj News.
« La seule raison pour laquelle la Turquie nous bombarde, c’est que nous sommes des Kurdes, ils voient les Kurdes comme un ennemi, nous n’avons rien fait de mal à part être kurde. Le GRK doit nous défendre, s’il ne peut pas, il doit nous le dire clairement », a déclaré Mamand Raan du village de Berchekha.
Medya News, Kurdish MP: Urgent action needed against Turkish and Iranian attacks on Iraqi Kurdistan