Par l’ONG kurde Hengaw
Première partie:
Commençons par le meurtre de Jina Mahsa Amini par la police de la moralité iranienne ! Quelle est cette entité et quelle est la base légale de sa mission ?
Gashte-e-Ershad (police de la moralité) traduit littéralement par «patrouilles d’orientation» est une unité des forces de police iraniennes qui surveille et oblige les femmes iraniennes à respecter et à porter le hijab complet en public. Étonnamment, il n’existe aucun texte juridique explicite sur leurs qualifications, leurs tâches et leurs missions, ni même aucune définition juridique claire du hijab dans le système juridique iranien.
[Le 13 septembre 2022], Jina Amini, une femme kurde de Saqqez-Kurdistan, s’était rendue à Téhéran avec sa famille pour des vacances. Devant une station de métro (Shahid Haqqani), elle a été arrêtée par la police des mœurs et accusée d’avoir mal porté son hijab et a ensuite été forcée de monter dans le fourgon de police. Après quelques heures et alors qu’elle était au centre de détention de Vozara, le corps inconscient de Jina Mahsa Amini a été transféré à l’hôpital où elle a été déclarée morte trois jours plus tard.
Selon des témoignages oculaires, Jina avait été brutalement battue par les forces de la police des mœurs avant d’être emmenée au centre de détention. Cependant, cela a été continuellement rejeté par la police iranienne.
Après l’annonce de sa mort, de grandes manifestations ont éclaté dans presque toutes les villes d’Iran, en particulier au Kurdistan. Les manifestations pacifiques des habitants de Saqqez et de Sanandaj [Sînê] sont devenues violentes suite à l’intervention des forces de sécurité.
Jour après jour, les manifestations se sont étendues à d’autres villes kurdes, notamment Mahabad, Kermanshash, Mariwan, Divandareh, Dehgolan et Oshnavieh [Shno], ainsi qu’à d’autres villes d’Iran. Dès les premiers jours, des dizaines de personnes ont été tuées à cause de la violence brutale des forces de sécurité du régime islamique dans les rues ; tandis que la plupart des victimes parmi les adolescents et les jeunes. Selon les statistiques de Hengaw, 36 manifestants ont été tués et plus de 1500 blessés dans les villes kurdes par les forces de sécurité. En outre, environ 2 500 Kurdes ont été victimes de disparition forcée par les forces de sécurité.
Des images horrifiantes sur le terrain du Kurdistan indiquent la brutalité et la répression meurtrière du régime contre les manifestants pendant les protestations qui durent depuis quatre semaines. Selon des vidéos vérifiées par Hengaw, je voudrais représenter une utilisation généralisée et systématique d’armes de guerre par les forces de l’IRI [République Islamique d’Iran] contre des civils sur une analyse au cas par cas des preuves :
AVERTISSEMENT CONTENU :
Ces vidéos referment des contenus violents.
Dans cette vidéo, le 11 octobre 2022, à Sanandaj, les forces de sécurité utilisent des mitrailleuses. Elle montre comment la balle a traversé la fenêtre à double vitrage et un mur de 20 cm d’épaisseur, comme le montre la vidéo.
Cette vidéo montre plusieurs douilles tirées à Sanandaj par les forces de sécurité le 10 octobre 2022.
Cette vidéo montre de lourds bombardements à Sanandaj par les forces de sécurité le 10 octobre.
Cette vidéo montre un manifestant qui a été directement abattu par les forces du CGRI à Sanandaj et est décédé après avoir été transféré à l’hôpital, le 8 octobre 2022.
Cette vidéo montre un Kurde de 52 ans abattu par les forces de sécurité, le 6 octobre 2022, à Piranshahr.
Cette vidéo montre l’un des manifestants blessé par les forces de sécurité à Bukan, le 2 octobre 2022.
Cette vidéo montre un adolescent de 15 ans abattu par les forces de sécurité à Kermanshah.
Cette vidéo montre clairement que les forces de sécurité utilisent des AK-47 contre des manifestants à Dehgolan, le 9 octobre 2022.
Cette vidéo montre un adolescent de 10 ans grièvement blessé par un tir direct des forces du CGRI à Sardasht, le 26 septembre.
Cette vidéo montre un autre adolescent, un garçon de seize ans d’Oshnavieh abattu par les forces de sécurité, le 21 septembre 2022.
Une autre vidéo montre la nuit sanglante d’Oshnavieh, au cours de laquelle quatre manifestants ont été abattus par les forces de sécurité, le 21 septembre 2022.
Cette vidéo montre un manifestant kurde abattu par les forces de sécurité à Saqqez, le 20 septembre 2022.
La preuve vidéo sera mise à jour
Selon les dernières vidéos et nouvelles reçues par Hengaw, les forces de sécurité de l’IRI intensifient continuellement la violence contre les personnes au Kurdistan, en particulier à Sanandaj, Saqqez et Kermanshah. L’État a fermé les serveurs Internet publics et privés afin d’empêcher les gens et les journalistes d’informer les autres ainsi que la communauté internationale.
Faraz Firouzi Mandomi
Conseiller juridique de l’Organisation HENGAW pour les droits humains
14 octobre 2022, Hambourg