TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Dans la province kurde d’Hakkari, la police turque prend les empreintes digitales des enfants kurdes en faisant du porte-à-porte dans le district de Yüksekova. Il s’agit du fichage massif des enfants kurdes, une pratique illégale même selon la loi turque qui ne peut avoir lieu qu’au Kurdistan colonisé où chaque Kurde, même un nouveau-né, est un suspect potentiel pour l’État turc.
Dans le quartier de Yüksekova à Hakkari, la police a relevé les empreintes digitales des enfants en faisant du porte-à-porte. Ils ont prétendu que le fichage permettra de les retrouver facilement s’ils se perdent! (Imaginez les grandes métropoles turques où des millions d’enfants vivent et où une telle pratique n’est pas à l’ordre du jour).
L’avocat et président de l’association du barreau Hakkari, Ergün Canan, a réagi à cette pratique et déclarant que cela contraire à la constitution [turque] et à la loi, que les empreintes digitales peuvent être relevées en cas de plainte auprès de la justice et qu’il s’agit du fichage des individus.
S’adressant à Medyascope, l’avocat Ergün Canan, président du barreau de Hakkari, a signalé que la police avait fondé cette pratique sur l’article 5 de la loi sur les devoirs et l’autorité de la police (PVSK), et a déclaré : « L’article dit le contraire. Les gens feront une demande pour qu’il y ait un tel processus de prise d’empreintes digitales. Il est illégal et anticonstitutionnel de se rendre aux domiciles des personnes et de relever les empreintes digitales en faisant pression sur eux. [Aujourd’hui, on dit que cela concerne que « les citoyens handicapés »], mais les empreintes digitales d’autres personnes peuvent également être prises. Ceci, à notre avis, est un fichage. Pourquoi une telle pratique introuvable nulle part ailleurs en Turquie est-elle mise en œuvre pour la première fois à Yüksekova, Hakkari ? Cette pratique n’est pas correcte, nous ne pouvons pas l’accepter. »