AccueilMondeEurope"Les femmes ne peuvent plus être arrêtées"

« Les femmes ne peuvent plus être arrêtées »

La rébellion des femmes au Rojhilat et en Iran ne peut plus être arrêtée, déclare le mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E) qui appelle à participer aux actions de protestation et de solidarité pour les femmes d’Iran.

Des actions de solidarité pour les soulèvements qui ont éclaté au Kurdistan oriental (Rojhilat) et en Iran après l’assassinat de Jîna Mahsa Amini, 22 ans, par la police des mœurs ont eu lieu vendredi dans plusieurs villes d’Europe et d’Allemagne. A Stuttgart, les femmes se sont coupées leurs cheveux en signe de solidarité et commémoré Jîna Amini avec des bougies et des fleurs sur la place du marché de Lüneburg. A Kassel et à Hanovre aussi, les manifestants sont descendus dans la rue au cri du slogan « Jin Jiyan Azadî » («Femme, vie, liberté», un slogan féministe kurde qui a vu le jour d’abord au Kurdistan du Nord où le PKK a commencé la lutte armée dans les années 1980 et qui s’est propagé dans le monde depuis la révolution féministe du Rojava).

 

« La révolte des femmes »

 

Le Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E) appelle à participer aux manifestations et rassemblements prévus aujourd’hui en Europe. « Jîna Amini qui a été assassinée par la police des mœurs à Téhéran, Şilêr Resuliqui a sauté d’un immeuble à Merîvan pour éviter d’être violée par un officier des renseignements iraniens, Anush Abetyan, qui a été violée, torturée et assassinée par des soldats azerbaïdjanais… Les noms de ces femmes qui ont été abusées et assassinées dans la même région (…). Une fois de plus, la violence de l’État masculin est remise en question. Nous saluons celles et ceux qui descendent dans la rue pour Jîna Amini, qui voient le désir de liberté et qui donnent une voix aux femmes assassinées. Nous commémorons ceux qui ont perdu la vie dans les manifestations», écrit l’association des femmes kurdes qui poursuit:

« Dans la semaine qui a suivi la mort de Jîna Amini, « la rébellion des femmes, des habitants de Rojhilat et des communautés iraniennes » a grandi et s’est propagée par vagues, selon le TJK-E : «Les cheveux qui ont conduit à l’assassinat de Jîna ont été emportés par les vents de liberté et toucher l’âme des femmes qui vivent dans d’autres parties du monde mais ressentent cette douleur. Les coupes de cheveux publiques comme forme de protestation sont devenues un symbole de cette communautarisation.»

« Un slogan né de durs combats »

L’aspect le plus frappant des manifestations est le slogan Jin-Jiyan-Azadî. Ce mot d’ordre, qui a fait naître le mouvement des femmes kurdes et la révolution des femmes au Kurdistan, qui dure depuis un demi-siècle, au prix de coûts et des luttes qui ne peuvent être mis dans ces lignes, est maintenant une boussole dans la révolte non seulement des femmes , mais de sociétés entières contre les régimes oppressifs au Moyen-Orient, dans toutes les régions du Kurdistan et partout dans le monde. Elle est devenue guide.

« Révolte radicale contre le régime »

Maintenant, les dirigeants masculins fascistes en Iran tentent de réprimer cette rébellion par le sang et la violence, comme dans tous les États despotiques. Le bilan s’alourdit. Le régime est conscient que les manifestations sont qualitativement différentes de celles du passé. La révolte est un défi radical au régime.

« Ne me laissez pas seul »

Lors des manifestations à Rojhilat, un chant kurde que les foules ont chanté à l’unisson pour Jîna a un message pour nous tous : « Ne me laissez pas seul ! » Au cours de la semaine dernière, Jîna a pu s’exprimer lors de manifestations à Rojhilat, à travers l’Iran et à l’étranger. Ni Jina ni les habitants de Rojhilat n’ont été laissés seuls. Cependant, étant donné la nature répressive du régime iranien, il est de notre responsabilité à tous de veiller à ce que cette résistance à Rojhilat ne soit pas abandonnée et ne se transforme pas en une victoire à long terme pour les femmes.

« Les femmes ne peuvent plus être arrêtées »

La semaine dernière, en tant que mouvement de femmes kurdes en Europe, nous avons essayé d’être la voix de Jîna par nos actions. Nous poursuivrons nos actions tant au sein de nos propres structures qu’en coopération avec les mouvements de femmes d’Iran, du Moyen-Orient et d’Europe. Sur cette base, nous appelons les femmes kurdes vivant en Europe et toutes les personnes du Kurdistan à participer à toutes les actions pour Jîna Amini et les habitants de Rojhilat qui se dérouleront à travers l’Europe le samedi 24 septembre. Les femmes ne peuvent plus être arrêtées. Les cheveux de Jîna sont devenus l’étincelle de la résistance au Rojhilat et il est temps d’assumer cette résistance et de la laisser grandir. »

 

Mahsa (Jina) Amini était une jeune Kurde de 22 ans. Elle a été tuée par la police des mœurs à Téhéran car « mal voilée». Alors que le régime iranien prétendait qu’elle était morte à cause des problèmes de santé antérieurs, un scanner du crâne de Jina Amini montre une fracture osseuse, une hémorragie et un œdème cérébral.

 

#EndIranRegime #IranProtests #LetUsTalk #Jîna_Emînî #Jina_emini #WhiteWednesdays #TwitterKurds #مهسا_امینی #Rojhilat #Mahsa_Amini #OpIran