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L’embarras à l’ONU après les crimes commis par la Turquie au Kurdistan irakien

Saisi par le gouvernement irakien après le meurtre de 9 touristes irakiens par la Turquie dans la région autonome kurde d’Irak le 20 juillet dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné le massacre, sans pour autant nommer la Turquie. Cet énième massacre commis par la Turquie dans une région kurde embarrasse l’ONU qui refuse de froisser la Turquie. (Pour ceux qui ne comprenaient pas pourquoi la Turquie massacre impunément les Kurdes en violation du droits international, l’attitude de l’ONU est une bonne réponse.)
 
« La réponse internationale est fragile »
 
Spécialiste irakien en droit constitutionnel, Wael al-Bayati, a déclaré que les attaques turques contre l’Irak sont injustifiées et a souligné la nécessité d’une lutte commune entre les peuples qui pousse les gouvernements à mettre fin à la présence militaire turque dans leur pays.
 

Le 20 juillet, l’armée d’occupation turque a pris pour cible la station balnéaire de Barakh, dans le district de Zakho, dans la région du Kurdistan irakien, tuant 9 civils irakiens et blessant plus de 20 autres.

L’attaque de l’État d’occupation turc contre Zakho et sa perpétration du massacre ont provoqué des réactions de responsables irakiens, arabes et occidentaux, et toutes les forces politiques en Irak, à l’exception du Parti démocratique du Kurdistan, ont exigé du gouvernement irakien qu’il prenne des mesures concrètes pour arrêter les attaques turques et a condamné la position de faiblesse du gouvernement al-Kazemi.

Le Conseil de sécurité de l’ONU réuni le 26 juillet a condamné à l’unanimité le massacre commis par l’État occupant turc à Zakho, et a exprimé son soutien à l’enquête menée par Bagdad à cet égard.

Attaques injustifiées dépassant les limites du raisonnable

Spécialiste irakien en droit constitutionnel, Wael al-Bayati, s’est adressé à l’agence ANHA à ce sujet : « Le bombardement des forces turques est une violation flagrante de la souveraineté de l’État irakien et une attaque flagrante injustifiée, car elle a dépassé les limites du raisonnable et de la logique en ciblant des civils non armés qui se trouvent dans une station touristique, dans une zone qui ne peut pas l’être. C’est une arène d’opérations militaires. »

Il a ajouté : « La répétition des violations du territoire d’un État pleinement souverain tel que l’Irak est considérée comme une violation des normes et accords internationaux et un comportement inacceptable, d’autant plus que ces violations ont augmenté au cours des quatre dernières années pour atteindre plus de 22 000 violations, selon le ministère irakien des Affaires étrangères, qui exige une prise de position sérieuse de la part du gouvernement. Ainsi que de la communauté internationale pour mettre fin à la série de violations illégales. »

La réponse officielle ne suffit pas

Concernant la position du gouvernement de Bagdad et de Hewler, al-Bayati a déclaré : « Il est à noter que la réaction des gouvernements centraux de Bagdad et du GRK n’a pas été au niveau requis, comme la récente réaction populaire à la suite du martyre et blessure de plusieurs touristes dans la station balnéaire de Barkh, dans la région de Zakho, leur a causé une sorte d’embarras. La réaction populaire a incité le gouvernement central à se tourner vers la communauté internationale et à déposer une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité, considérant l’attaque comme un attaque injustifiée et une menace pour la paix et la sécurité internationales, après s’être contentée de présenter des notes officielles de protestation. »

La Turquie cherche avoir un pied en Irak et une influence directe

Al-Bayati a parlé des ambitions turques en disant : « Il ne fait aucun doute que la Turquie souhaite avoir un pied et une influence directe dans les pays environnants et certains pays de la région du Moyen-Orient, et je vois que l’objectif de la Turquie dans ces opérations n’est pas d’affronter la menace du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) (…) mais il vise à travailler à l’établissement de bases militaires permanentes dans la région de manière à étendre son influence géopolitique, et dans le cadre d’un large plan que la Turquie s’efforce de mettre en œuvre en Syrie, en Irak et en Libye en influençant les affaires intérieures des pays ou en s’efforçant de trouver des gouvernements qui lui sont fidèles d’une manière ou d’une autre. »

La solution est la coopération entre les peuples de la région

Wael Al-Bayati, a commenté la déclaration du Conseil de sécurité en disant : « La déclaration du Conseil de sécurité et la condamnation internationale ne sont peut-être pas à la hauteur de l’enjeu, et je pense que la raison derrière cela est l’incapacité à fournir suffisamment de preuves claires condamnant la partie turque sur la question de l’attaque, et cela est dû à la faiblesse des procédures nécessaires en matière d’enquête, d’autant plus que l’Irak manque de nombreux systèmes de surveillance aérienne, nécessite de recourir à des pays amis qui disposent de données ou des informations à l’appui de la plainte déposée par l’Irak concernant le bombardement de civils dans le but de forcer la Turquie à avouer avoir commis l’attaque et à assumer la responsabilité internationale à cet égard. »

À la fin de son discours, Wael al-Bayati a déclaré : « Il ne fait aucun doute que la coopération entre les peuples de la région pour faire face aux défis qui menacent l’existence et la sécurité de ces peuples suffit à faire pression sur leurs gouvernements pour les inciter à mettre fin à la présence militaire illégale sur leurs terres, et les pousser à adopter des moyens diplomatiques pour y parvenir. »

ANHA