AccueilKurdistanRojavaBrève histoire de la révolution du Rojava, ses réalisations et l'importance de...

Brève histoire de la révolution du Rojava, ses réalisations et l’importance de la défendre

La commune internationaliste du Rojava a publié un brève résumé de la naissance et les acquis de la Révolution du Rojava à l’occasion de son 10ème anniversaire. Retour sur 10 ans de lutte et accomplissement d’une révolution féministe et avant-gardiste née au milieux de la guerre syrienne.

Brève histoire de la révolution du Rojava, ses réalisations et l’importance de la défendre

L’histoire du peuple kurde est ancrée dans l’oppression, la résistance et l’organisation. Le 12 mars 2004, 30 Kurdes sont tués lors d’une émeute lors d’un match de football à Qamishlo. Cet événement a donné naissance aux premiers groupes d’autodéfense, structurés en 2011 sous le nom d’Unités de protection du peuple.

Juin 1979, moins d’un an après la création du PKK (24-11-78), Serok Apo [Abdullah Ocalan] traverse la frontière turco-syrienne à Kobanê. Depuis lors, l’éducation a joué un rôle essentiel dans la construction de l’autonomie kurde qui deviendra 25 ans plus tard le confédéralisme démocratique à Rojava !

Le printemps arabe a commencé le 18 décembre 2010, après une auto-immolation en Tunisie, s’est propagé à la Syrie en mars 2011. Les Kurdes se mobilisent et profitent du vide du pouvoir créé par la guerre civile provoquée par la répression brutale d’Assad, jetant les bases d’une future autonomie.

L’auto-organisation de la société naturelle est une tradition millénaire. Avec le nouveau paradigme du confédéralisme démocratique, des structures pour une société démocratique, écologique et libérée du genre sont créées au début des années 2000, principalement au Bakur, au cœur d’un système de conseils.

La jeunesse kurde s’organisait secrètement depuis des années & jouait un rôle majeur dans la création des premiers conseils & structures d’autodéfense : Le YPG (Unités de défense du peuple), a été mis en place par des bénévoles en 2011 pour la protection de tous les peuples au Rojava.

Mi-2012 les troupes syriennes sont transférées du nord de la Syrie vers d’autres lieux plus stratégiques. Profitant du vide, un organe gouvernemental autoproclamé est fondé («Comité suprême kurde») par le PYD et le KNC (les deux principaux partis kurdes syriens en ce moment).

L’anniversaire officiel de la révolution de Rojava est le 19 juillet, lorsque le contrôle est pris sur Kobanê. Les jours après que d’autres villes (comme Afrîn, Serê Kaniyê ou une grande partie de l’emblématique Qamişlo) tombent sans affrontements majeurs, alors que les forces du régime se sont retirées sans aucune résistance significative.

Les femmes font partie de la résistance armée kurde syrienne depuis 2011. Les YPJ (Unités de défense des femmes) ont été fondées en tant que force de combat entièrement féminine en avril 2013 (suivant le parcours des unités de guérilla féminine) : une étape pour les structures féminines autonomes à tous les niveaux de la société !

Bien que le gouvernement d’Assad, qui n’a jamais été un allié, ait fait place au début de cette expérience inédite d’autonomie, la révolution a dû faire face, très rapidement, aux attaques des groupes djihadistes. La première bataille majeure a eu lieu contre le Front Al-Nosra à Serê Kaniyê.

Après des mois de règne de facto – étapes préliminaires, l’autonomie de Rojava est officiellement déclarée le 9 janvier 2014 en tant que Fédération démocratique. 3 cantons autogéré sont établis : Afrin, Jazira et Kobanî. Des élections ont lieu, des assemblées populaires et un centre communautaire sont formés.

Les défis sont grands, le chaos syrien est propice à l’émergence des factions djihadistes dont certaines soutenues par la Turquie. Les enjeux sont idéologiques mais aussi économiques. Les régions autonomes, séparées les unes des autres, sont particulièrement riches en essence, eau et huile d’olive.

Fin janvier 2014, le premier « contrat social » (genre de constitution) est adopté, fruit d’un consensus atteint entre cinquante partis et organisations politiques. Tous sont d’accord contre la formation de l’État-nation, contre la centralisation, et en faveur de l’égalité des sexes et de la démocratie.

Les forces régionales – internationales attaquent la révolution sur de multiples fronts. Parmi elles DAECH qui gagne en force et déclare son califat, avec Raqqa capitale en juin 2014. Les menaces djihadistes sont multiples & les batailles sont féroces en périphérie des cantons littéralement coupées en trois.

Un modèle apatride de démocratie radicale dont la réalisation implique des formes d’émancipation du citoyen, d’un sujet à un participant actif.

 

Internationalist Commune of Rojava