SYRIE / ROJAVA – Les descendants des Syriaques massacrés par les Ottomans entre 1914 et 1915 ont commémoré le génocide de Seyfo à Derik, au Rojava, alors que la Turquie menace d’envahir la région pour la dépeupler des Kurdes, Arméniens, Syriaques et toutes les minorités non musulmanes.
Hier, le Parti de l’Union syriaque a organisé une cérémonie de commémoration du génocide de Seyfo* à Derik, dans le canton de Qamishlo, dans le nord et l’est de la Syrie.
La cérémonie s’est tenue dans l’église Mar Shimun au centre de la ville de Derik et a réuni les partis politiques kurdes, les représentants de la communauté chrétienne et des forces de syriaques Sutooro et du Conseil militaire syriaque.
Après une minute de silence, Ephraim Ishaq, membre de l’organe exécutif du parti de l’Union syriaque syrienne, a déclaré que l’Etat turc a commis des crimes épouvantables contre les Arméniens, les Syriaques et les Assyro-Chaldéens et tous les chrétiens au nom de l’islam.
Ishaq a ensuite évoqué les crimes commis par le parti AKP dirigé par Recep Tayyip Erdogan contre les peuples du nord et de l’est de la Syrie dans la continuité de la tradition turque d’anéantir les peuples et les croyances non-musulmanes. (ANHA)
Le génocide de Seyfo
Entre 1914 et 1915, les Ottomans ont massacré plus de 500 000 Chaldéens, Syriaques, Assyriens et Araméens (en plus du génocide des Grecs Pontiques, des Kurdes yézidis et celui des Arméniens qui a été reconnu par certains États récemment). Les descendants de ces peuples massacrés demandent à la communauté internationale de reconnaitre le génocide de Seyfo (ou Sayfo) plus de 100 ans après les faits.
A partir de 1914 et dans les années suivantes, les peuples chaldéen, syriaque, assyrien et araméen de l’Empire ottoman ont été soumis au génocide, aux massacres, aux déportations et à l’islamisation forcée. En outre, des centaines d’églises, de monastères et de lieux saints ont été pillés et détruits, des biens culturels, sociaux et économiques ont été saisis et changés de main par la domination ottomane et turque et leurs alliés locaux, et le génocide se poursuit sur les populations autochtones.
Pendant le génocide de 1915, les Arméniens, les Pontiques grecs et les peuples chaldéens-syriaques-assyriens et arabes, à savoir les entités chrétiennes, ont été pris pour cible et leur présence millénaire a été anéantie. Le génocide de 1915 connu sous le nom de « Sayfo » qui signifie « épée » en araméen) et a causé la mort de 500 000 Chaldéens, Syriaques, Assyriens et Araméens, notamment des femmes, des enfants et des civils innocents. Dans le sillage d’extermination des dirigeants et intellectuels, un génocide visant les peuples non musulmans a eu lieu dans les régions de Tur Abdin, Hakkari, Van, Adiyaman et Ourmia, essentiellement dans l’est de l’empire ottoman.