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Une ONG syrienne exhorte l’Europe et l’ONU à empêcher le changement démographique opéré par la Turquie en Syrie

SYRIE / ROJAVA – Des colonies d’habitation construites par la Turquie dans le canton kurde d’Afrin font partie d’un processus systématique visant à modifier la composition démographique d’Afrin, alerte l’ONG de défense des droits humain STJ qui exhorte le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Union européenne à « adopter une position ferme face aux efforts d’ingénierie démographique implicites et coercitifs à travers la Syrie. »
 
Sous prétexte de « loger les déplacés syriens », des organisations internationales financent des projets qui contribuent au changement démographique dans la région à majorité kurde d’Afrin écrit l’ONG syrienne de droits humains STJ.
 
 
Un nouveau rapport de l’ONG STJ (Syrians for Truth and Justice – Syriens pour la vérité et la justice) révèle la colonisation illégale de la région d’Afrin par la Turquie. Selon STJ, ces colonies sont approuvées par des responsables turcs, financées par des ONG internationales et peuplées de combattants arabes de l’Armée Nationale Syrienne (ASN / SNA) soutenue par la Turquie.
 
STJ déclare dans son rapport publié le 8 juin que des membres d’al-Jabhat al-Shamiya, de la division Hamza, de Jaysh al-Islam, de la division Sultan Murad, de la division Malek Shah, d’Ahrar al-Sharqiya, de Jaysh al-Sharqiya, de la brigade Suleiman Shah et de la 9e division sont impliqués dans le colonie Jabal al-Ahlam près d’Afrin.
 
Les combattants de l’ANS de Rif Dimashq, Homs et Hama et leurs familles « ont été les principaux bénéficiaires du projet », les civils ne représentant que 25 % des colons de Jabal al-Ahlam.
 
5 000 unités résidentielles doivent être construites sur une superficie totale de 122 533 m² ; 1 000 ont été construites jusqu’à présent.
 
Des mandataires soutenus par la Turquie contrôlent Afrin et ses environs depuis l’opération Olive Branch de 2018. Ils ont saisi des biens et des maisons laissés par les habitants déplacés lors des affrontements et les louent à des groupes pro-turcs qui ont été amenés, ce qui rend plus difficile le retour de la population d’origine de la ville, a déclaré STJ.
 
Il y a eu de nombreuses violations des droits et d’autres problèmes dans les colonies d’Afrin et d’autres parties du nord-ouest de la Syrie, et comme la puissance occupante turque en est responsable, a déclaré le groupe de défense, appelant le Conseil de sécurité des Nations unies et l’Union européenne à prendre une position vis-à-vis des « efforts implicites d’ingénierie démographique à travers la Syrie ».
 
Une grande partie de la population kurde est partie et les groupes nouvellement installés sont pour la plupart arabes, ce qui a entraîné un changement dans la composition démographique. Les organismes internationaux doivent veiller à ce que les changements ne deviennent pas permanents via l’aide humanitaire et les efforts de relèvement et de reconstruction précoces, a déclaré le STJ.
 
Les projets d’implantation à Afrin visent à héberger les combattants pro-turcs de l’Armée nationale syrienne (ANS) et leurs familles. À la tête des projets se trouve le gouverneur de la province frontalière turque de Hatay, qui comptait historiquement une population majoritairement arabe syrienne, a déclaré STJ citant des sources locales.
 
Le conseil local de la ville d’Afrin, créé par la Turquie après l’occupation de 2018, délivre des documents d’attribution aux colons, a déclaré STJ. Ces documents font office de titres de propriété pour les immeubles, mais ils ne portent pas sur les terrains.
 
Dans certains cas, des villages entiers ont été construits donnant l’apparence de services publics. Cependant, ces projets ont également été principalement destinés à héberger des combattants et leurs familles. Les combattants affiliés à l’ASN et leurs familles, originaires de régions de la campagne de Damas, Homs et Hama, ont été les principaux bénéficiaires du projet, alors que seulement 25 % des bénéficiaires sont des civils, selon SJT.
 
L’organisation islamiste turque Fondation pour l’aide humanitaire (İnsani Yardım Vakfı – IHH) fait partie des organisations qui ont financé le projet, a ajouté SJT.