AccueilKurdistanRojavaSYRIE. "L'armée syrienne devrait utiliser sa défense aérienne contre l'invasion turque"

SYRIE. « L’armée syrienne devrait utiliser sa défense aérienne contre l’invasion turque »

SYRIE / ROJAVA – Le commandant général des forces arabo-kurdes FDS, Mazloum Abdi a déclaré que la Syrie devrait utiliser son système de défense aérienne pour repousser toute invasion turque.
 
« La chose essentielle que l’armée syrienne pourrait faire pour défendre le territoire syrien serait d’utiliser des systèmes de défense aérienne contre les avions turcs » , a déclaré Abdi à Reuters dans une interview accordé par téléphone dimanche.
 
Il a déclaré que les Forces démocratiques syriennes (FDS) étaient disposées à travailler avec l’armée syrienne pour repousser toute invasion du Rojava par la Turquie.
 
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a promis de lancer une offensive militaire dans le nord de la Syrie pour combattre les membres des Unités de protection du peuple (YPG), un groupe militant kurde allié aux États-Unis et à d’autres partenaires de l’OTAN dans la guerre contre l’État islamique (DAECH / ISIS). La Turquie affirme que les YPG ne se distinguent pas du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui est reconnu comme un groupe terroriste par les États-Unis et l’Union européenne. Le PKK s’est battu pour les droits des Kurdes sur le sol turc pendant quatre décennies au prix d’environ 40 000 vies, pour la plupart kurdes.
 
Abdi a déclaré qu’une plus grande coordination militaire avec le gouvernement syrien ne menacerait pas leur régime semi-autonome dans le pays.
 
« Notre priorité est de défendre le territoire syrien, et personne ne devrait penser à profiter de cette situation pour faire des gains sur le terrain » , a déclaré Abdi à Reuters.
 
Une nouvelle offensive turque déplacerait environ un million de personnes, a déclaré Abdi. Cela conduirait à des zones de combat plus larges, a-t-il dit.
 
Erdoğan a déclaré que la Turquie établirait des zones de sécurité à 30 kilomètres à l’intérieur de la Syrie pour lutter contre ce qu’il a qualifié de menaces terroristes.
 
Une offensive turque pourrait également provoquer une résurgence de l’Etat islamique dans la région, a déclaré Abdi.
 
« Nous ne pouvons pas nous battre sur deux fronts » , a-t-il déclaré.
 
Une prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères turc et russe pourrait conduire à une désescalade de la situation, mais tout règlement négocié doit inclure l’arrêt des attaques de drones turcs dans le nord de la Syrie, a déclaré Abdi à Reuters.
 
« Ce serait l’une de nos revendications essentielles » , a-t-il déclaré.
 
La semaine dernière, la Russie a déclaré qu’elle espérait que la Turquie s’abstiendrait de lancer une opération militaire dans le nord de la Syrie, avertissant que de telles actions pourraient conduire à une détérioration dangereuse de la situation déjà difficile dans le pays, a rapporté l’AFP.
 
Les États-Unis ont également mis en garde la Turquie contre une offensive, affirmant qu’elle menacerait la stabilité régionale. Washington s’est allié aux FDS pour fournir à ses militants des armes, une couverture aérienne, un financement et d’autres soutiens.
 
La Turquie a mené trois incursions dans le nord de la Syrie depuis 2016 dans le cadre d’opérations ciblant principalement les YPG/FDS.
 
L’engagement d’Erdoğan d’envoyer plus de troupes en Syrie intervient alors que les sondages d’opinion montrent que son taux de soutiens à son parti AKP diminuent, principalement en raison de difficultés économiques, notamment une inflation annuelle supérieure à 70%. La Turquie doit organiser des élections présidentielles et parlementaires d’ici juin 2023.