AccueilÉcologieL'État turc détruit la nature du Kurdistan pour dépeupler la région

L’État turc détruit la nature du Kurdistan pour dépeupler la région

TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Depuis plusieurs décennies, l’État turc détruit la nature des régions kurdes du nord on y construisant des barrages, en abattant ou incendiant les forêts, en plus d’avoir évacué des milliers de villages dans les années 1990. Ces dernières années, la Turquie mène ces politiques d’écocide également contre le Rojava et le Kurdistan du Sud. Pour l’écologiste Güner Yanlıç, la Turquie détruit la nature du Kurdistan pour dépeupler la région.
 
Les forêts ouvertes à la rente
Yanlıç a déclaré: « Le gouvernement autorise l’abattage, le pillage et la destruction d’arbres forestiers afin de nourrir et d’enrichir ses partisans. Des millions d’arbres, qui sont chacun un écosystème, sont abattus et vendus. »
Le but principal est le dépeuplement de la région
Soulignant que les décrets de « zones spéciales de sécurité » mis en place dans les villes kurdes sont une excuse, Yanlıç a souligné que le but principal est la déforestation et la dépeuplement de la région, même si les autorités turques affirment que la raison est un conflit armé, des opérations militaires [contre le PKK], la construction de postes de police et forteresses dans ces régions interdites aux civils. Yanlıç a déclaré : « C’est un état de guerre contre tous les êtres vivants. C’est un crime si grave qu’il déclenche un écocide à l’échelle mondiale. »
L’impunité à l’origine de l’écocide au Kurdistan
Notant que des milliers d’hectares de terres sont brûlés chaque année à cause d’opérations militaires menée dans le cadre des politiques de guerre dans les villes kurdes, en particulier à Diyarbakır, Dersim, Bitlis et Muş, Yanlıç a déclaré : « Les tirs dans les zones déclarées comme zones spéciales de sécurité provoquent des incendies. La plupart des incendies peuvent durer des semaines. Les riverains ou la société civile ne sont pas non plus autorisés à éteindre les incendies. Des milliers d’hectares de terre sont brûlés chaque année. Les recherches nécessaires n’étant pas menées sur le terrain, les démarches ne sont pas portées devant les tribunaux. Cet état d’impunité entraîne également une augmentation de ces actes. »
Attirant l’attention sur l’abattage d’arbres par les soldats et les gardes du village à Şenyayla, Yanlıç a déclaré que Şenyayla est l’une des zones naturelles qui devrait être protégée, ajoutant que : « Les incendies qui se sont déclarés régulièrement chaque année depuis les années 90 ont conduit des milliers de villageois [kurdes] de la forêt vers les métropoles où ils sont devenus une force de travail bon marché et assimilables [turquifiés]. Des millions d’arbres et de créatures forestières perdent la vie. »
 
Notant que les attaques contre le système sont holistiques, Yanlıç a déclaré : « La politique de l’État-nation que l’on a essayé de construire au siècle dernier est basée sur l’unité. Elle est cachée dans la continuation de la nation basée sur l’unité: Une seule langue, une religion, une race et même une espèce doivent être massacrées. En cinquante ans, [L’État turc] a essayé d’évacuer la région pour des raisons telles que la sécurité, notamment les barrages. »
Il faut travailler pour une vie sans guerre
Soulignant que la perception de « sécurité » est créée pour brûler et abattre les forêts dans les régions kurdes, Yalnıç a déclaré : « On assiste à beaucoup d’incendies de forêts. Les barrages de sécurité construits et les feux de forêt d’ici déclencheront joueront un rôle majeur dans la crise climatique à l’échèle mondiale. Les forêts sont le moyen de sortir de la crise climatique, elles doivent être protégées. Des milliers d’espèces sont protégées et elles ont une importance vitale pour la vie, y compris pour nous. Avec la diminution de diversité des espèces vivantes, cela affectera d’autres espèces à l’échelle mondiale. On doit abandonner la compréhension de l’État-nation basée sur l’unité avec un pillage sans limite à but lucratif et des politiques de destruction. Nous devons travailler pour une vie sans guerre et démocratique dans laquelle les humains et la nature vivent en harmonie. »