PARIS – Le mathématicien Tuna Altinel a été tenu en otage en Turquie pendant 2 ans pour avoir participé en France à une soirée sur le massacre des Kurdes par les forces turques dans la localité kurde de Cizre pendant l’hiver 2015/2016. Il avait pu retrouvé la liberté il y a environs un an et revenu en France. Le 26 avril dernier, une Cour d’appel a annulé la décision de la Cour de première instance qui avait permis à Altinel de revenir en France. La Cour d’appel base sa décision sur une enquête ouverte contre Altinel et dont le chef d’accusation est « propagande pour une organisation terroriste [PKK?] » .
Tuna Altinel déclare ignorer cette nouvelle enquête terroriste ouverte contre lui. En attendant, son avocat va saisir la Cour constitutionnelle turque.
Tuna Altinel a publié un message explicatif au sujet de l’acharnement judiciaire dont il est victime de la part du régime turc qu’il qualifie de « voyou » . Nous le partageons avec vous:
« Ami-e-s solidaires,
Il y a 11 mois, quelques jours après mon retour à Lyon je vous écrivais:
« Je tiens à rappeler que cette victoire ne sonne pas la fin de ce combat. La décision du tribunal administratif qui m’a permis de récupérer mon passeport est en appel. Une décision tardive ou négative de la Cour d’appel risque de m’imposer une vie d’exilé en France. Gardons notre vigilance, restons actifs. »
La décision a été à la fois tardive et négative. La cour d’appel a statué le 26 avril dernier et annulé la décision de la cour de première instance, qui m’avait permis d’avoir mon passeport, en se basant sur une enquête dont le chef d’accusation est « propagande pour une organisation terroriste ». Cette enquête est un mystère dont j’entends parler depuis mon audience de libération le 30 juillet 2019 sans que je puisse en savoir le contenu.
Selon le droit administratif en vigueur en Turquie, cette décision termine la procédure judiciaire et entérine injustement l’agression contre mes droits constitutionnels faite par un pouvoir politique voyou. Avec mon avocat, nous ferons un recours à la Cour constitutionnelle, la seule instance d’appel qui reste en Turquie
avant de recourir à la Cour européenne des droits de l’homme.
Le combat continue.
Solidairement »