Selon le rapport annuel 2021 du département d’État sur les droits humains concernant la Syrie, les gangs syriens soutenus par la Turquie ont commis des crimes envers les Kurdes, Yézidis et autres minorités ethniques et religieuses dans le nord de la Syrie occupé par la Turquie.
Selon ce rapport préparé par le Bureau de la Démocratie, Droits de l’Homme et du Travail (DRL), en plus des violations et des crimes commis par le régime syrien, les mercenaires syriens alliés à la Turquie ont commis de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité, à Afrin notamment, dont des châtiments physiques et torture.
Selon les rapports de la Commission d’enquête sur la République arabe syrienne et les ONG Amnesty International, HRW et le Réseau syrien pour les droits de l’homme (The Syrian Network for Human Rights -SNHR) ont rapporté plusieurs témoignages de première main d’enlèvements et de détentions arbitraires dans les zones sous l’occupation turque par des groupes armés d’opposition syriens soutenus par la Turquie.
Le SNHR a attribué à ces groupes 86 détentions et enlèvements illégaux au cours du seul mois d’août, dont un enfant et 10 femmes. Le HRW et le COI ont rapporté que les forces de l’Armée Nationale Syrienne (ANS / SNA) ont détenu et transféré illégalement des ressortissants syriens vers la Turquie. En août, l’Organisation des droits de l’homme d’Afrin et le Missing Afrin Women Project ont signalé que des centaines de femmes avaient été enlevées dans des zones sous contrôle turc depuis 2018 et que près de 300 femmes étaient toujours portées disparues. Par exemple, l’Organisation des droits de l’homme d’Afrin a signalé l’enlèvement le 22 août de Hivin Abedin Gharibo, une jeune femme kurde de la ville de Baadina. Aucune information sur son sort n’était disponible à la fin de l’année.
Selon la COI, les enlèvements et les extorsions se multiplient dans les régions où les hostilités entre les groupes d’opposition syriens armés soutenus par la Turquie et les forces gouvernementales ont créé un vide sécuritaire. Les victimes d’enlèvements par des groupes armés d’opposition syriens soutenus par la Turquie étaient souvent d’origine kurde ou yézidie ou étaient des militants ouvertement critiques à l’égard de ces groupes armés. Par exemple, en février, Afrin Post a rapporté que Sultan Murad, un groupe d’opposition syrien soutenu par la Turquie, avait enlevé un citoyen kurde, Khalil Manla, après avoir déposé une plainte contre le groupe militant. Des membres du groupe Sultan Murad auraient battu et torturé Khalil à leur quartier général et l’auraient ensuite relâché moyennant une rançon de 1 000 livres turques (104 dollars).
Le COI a signalé la présence fréquente de responsables turcs dans les centres de détention de la SNA, y compris lors de séances d’interrogatoire où la torture était utilisée. Le système judiciaire et le réseau de détention utilisés par les forces de la SNA auraient comporté des « juges » nommés par la Turquie et payés en livres turques, suggérant que les opérations de détention de la SNA ont agi sous le commandement effectif des forces turques. Le COI a affirmé que ces facteurs et d’autres reflétaient un contrôle turc effectif sur certaines régions de la Syrie. Le gouvernement turc a nié toute responsabilité pour la conduite de l’opposition syrienne ou de groupes armés d’opposition syriens soutenus par la Turquie, mais a largement reconnu la nécessité d’enquêtes et de comptes à rendre en cas de signalement d’abus. Il a affirmé que la SNA soutenue par la Turquie avait mis en place des mécanismes d’enquête et de discipline.
Le rapport américain épingle également les forces arabo-kurdes pour des violations de droits au Rojava / Syrie du Nord et de l’Est.
Rapport intégral est ici