Ayla Akat, ancienne députée kurde du Parti démocratique des peuples (HDP) et militante du Mouvement des femmes libres (TJA) poursuivie par la « justice » turque pour terrorisme, a déclaré qu’un Kurdistan démocratique autonome est indispensable pour une Turquie démocratique.
La 10e audience du procès de Kobanê, qui a débuté il y a quatre jours sur le campus de la prison de Sincan, à Ankara, se poursuit. 108 personnes, dont 22 sont emprisonnées, sont poursuivies pour terrorisme par la « justice » turque.
L’ancienne députée du HDP et militante du Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad – TJA), Ayla Akat Ata, a fait sa défense lors de l’audience de vendredi.
Ata a souligné que les fermetures de partis, les arrestations et autres outils de pression n’arrêteraient pas les activités de son parti. « Nous continuerons notre combat. En particulier, la lutte des femmes n’est pas une chose nouvelle. Nous nous battons depuis des millénaires. Les activités de nos femmes sont criminalisées dans le cadre d’une politique d’État. Il y a une tentative d’influencer l’affaire en fonction des intérêts politiques. Ils veulent aussi entraver la lutte des femmes. Je soutiens toutes mes activités liées à la lutte des femmes. Le Congrès des Femmes Libres (Kongreya Jinen Azad – KJA) a également été visé comme nos autres institutions. Nous avons juste dit ‘nekuje’ (ne tue pas). Nous n’avons rien dit d’autre. Mais que s’est-il passé ensuite ? Ceux qui ont promu la paix ont été arrêtés », a-t-elle déclaré.
Ce procès cible à la fois les Kurdes et les femmes
« Pendant les opérations du KCK [Koma Civakên Kurdistanê – Union des communautés du Kurdistan], nous avons vu comment 30 à 40 politiciens du HDP étaient détenus chaque mois, mais que s’est-il passé ensuite ? Notre parti est toujours solide. Des milliers d’opérations ont été menées contre des femmes, mais les femmes sont toujours fortes. Qu’allons-nous faire, allons-nous renoncer à notre cause ? Selon la déclaration d’Ulaş, je connaissais certaines personnes et j’avais des contacts avec tous les membres de l’organisation. Quel genre d’organisation est-ce, qui n’a pas été vaincu depuis 40 ans, et dans laquelle tout le monde connaît chaque personne ? » dit la femme politique.
L’État sait que les femmes sont prêtes à payer le prix. Il y a plus de détenues que d’hommes dans cette affaire. Ce procès n’est pas seulement une affaire contre les Kurdes et le HDP. C’est un procès contre les femmes.
Tous les communiqués de presse du dossier sont extraits de la presse. Vous devez demander les textes complets aux forces de sécurité. On comprend mieux les choses en lisant les textes complets. L’expression «soi-disant nouvelles» a été utilisée dans le dossier. Toutes mes déclarations sont dignes d’intérêt. Une banderole sur laquelle on pouvait lire « Nous sommes pour la vie, pas la mort », déployée lors d’un communiqué de presse, est citée en preuve dans mon dossier. Est-ce un crime d’être en faveur de la vie ? Dans la déclaration, j’ai dit « le Kurdistan fait partie de ce pays ». Cette remarque est utilisée pour prétendre que je veux l’établissement du Kurdistan. Cependant, je parlais là d’un fait historique, pas du territoire d’un pays. J’aurais pu le dire si j’avais voulu un Kurdistan séparé, mais je crois qu’un Kurdistan démocratique autonome est indispensable pour une Turquie démocratique », a conclu la militante du TJA.