SHENGAL – Le lundi 31 janvier, la Turquie a bombardé la région yézidie de Shengal au prétexte de combattre « les terroristes kurdes ». L’attaque qui n’a pas fait de victimes humaines a tué des paons, un oiseau symbole de la religion yézidie. Les rescapés du génocide yézidi commis par l’État Islamique (EI) en août 2014 appellent la communauté internationale à protéger les Yézidis de Sincar face aux bombardements turcs.
Les frappes sur Shengal qui ont commencé dans la soirée de lundi à mardi, sont les plus dévastatrices depuis 2017. Les zones stratégiques du mont Shengal, comme Amûd et Çilmeran, ont été lourdement bombardées par de nombreux avions de guerre turcs.
Les photographies montrent des volailles tuées, des drapeaux irakiens brûlés, des murs effondrés et des arbres endommagés.
Cette agression survient après une rencontre entre le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi et l’ambassadeur de Turquie en Irak Ali Rıza Güney, à Bagdad le 23 janvier.
Les Yézidis appellent à l’aide
Pour Murad Ismael, co-fondateur de l’ONG yézidie Yazda, « Il est temps pour les Yézidis et leurs défenseurs et amis d’exiger à nouveau la protection internationale et la force de maintien de la paix des Nations Unies stationnée à Sinjar pour redonner vie à une communauté qui a souffert et continue de subir un génocide. Et/Ou, exiger l’exode/la migration [départ des Yézidis de Shengal]. »
De son côté, Jan Ilhan Kizilhan, le psychiatre et directeur de l’Institut d’études sur le génocide et la paix, qui soigne également les femmes et fillettes yézidies qui ont été sauvées des mains de DAECH, a appelé « de toute urgence la communauté internationale à agir immédiatement pour arrêter les attaques de l’armée turque contre les Yézidis. Ils souffrent toujours du génocide de la terreur de l’EI et sont à nouveau gravement menacés. »
Pour l’ONG Free Yezidi Foundation, « Les frappes aériennes menées par la Turquie – membre de l’OTAN – ont pour but l’assassinat de survivants du génocide yézidi. »