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TURQUIE. Raids avec des chiens dans la prison pour femmes de Şakran

TURQUIE – Dans la prison pour femmes d’Izmir / Şakran, la répression des prisonnières politiques kurdes s’intensifie à nouveau. Les détenues rapportent des descentes dans les quartiers avec la participation des gendarmes et des chiens.
 
L’administration de la prison pour femmes de Şakran a de nouveau resserré la vis de la répression contre les prisonnières politiques. Les détenues de l’établissement de haute sécurité d’Aliağa, à Izmir / Şakran, sont depuis un certain temps victimes de violence, arbitraire et la privation de leurs droits. Comme dernière mesure contre les femmes, l’administration pénitentiaire mène aujourd’hui des perquisitions dans les quartiers semblables à des raids.
 
Outre le personnel pénitentiaire, la gendarmerie, qui en plus de ses fonctions de police militaire est responsable de la sécurité intérieure et du maintien de l’ordre public et est subordonnée au ministère de l’Intérieur, ainsi que des chiens ont également été impliqués dans les raids. Cette semaine, plusieurs prisonnières politiques de Şakran l’ont rendu public par des appels téléphoniques à leurs proches, qui ont à leur tour contacté la presse.
 
Hommage rendu à Sakine, Fidan et Leyla énerve les gardiens de Şakran
 
Rozerin Kalkan, condamnée après qu’on lui ait fait signer sous la torture de faux aveux en 2016 et qui est détenue à la prison de Şakran, a parlé des violations des droits dont elles ont été victimes lors d’un appel téléphonique avec sa mère Şerife Kalkan.
 
La mère de Rozerin Kalkan a déclaré « Rozerin m’a appelée (…) et m’a dit qu’il y avait eu une attaque contre leur quartier, que les gardes avaient jeté leur nourriture par terre et cassé leurs affaires. Lorsqu’elles ont demandé la raison, ils ont répondu : « C’est une prison, nous pouvons la fouiller quand nous voulons ». Elle a déclaré que parce qu’elles scandaient des slogans concernant le meurtre de 3 femmes politiques kurdes [Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez] assassinées à Paris le 9 janvier 2013, une enquête a été ouverte contre les prisonnières. »

Les raids avec des dizaines d’agents de sécurité ont lieu à toute heure, même tard dans la nuit. Les salles sont saccagées, le contenu des placards est jeté par terre. L’utilisation de chiens est perçue comme une humiliation particulièrement sévère. Si les détenues protestent contre ce traitement, elles sont menacées, entre autres, de mesures punitives. Les familles des femmes prisonnières appellent l’opinion publique et les organisations civiles à agir contre ces violences en milieu carcéral. (ANF et Jinnews)