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ROJAVA. Calvaire des femmes de Serê Kanîyê sous l’occupation de la Turquie

SYRIE / ROJAVA – Depuis l’invasion des régions kurdes de Serê Kaniye et de Gire Spi par la Turquie et ses gangs islamistes il y a deux ans, les femmes vivent un véritable calvaire similaire à celui vécu par les femmes sous le règne de l’Etat islamique. Port obligatoire de la burqa, torture, féminicide, viol, kidnapping… sont monnaie courante dans les zones occupées par la Turquie.
 

Le 9 octobre 2019, la Turquie a lancé un assaut militaire sanglant contre la ville de Serê Kanîyê, provoquant le déplacement massif des Kurdes de la région. 3 jours après, la politicienne kurde Havrin Khalaf avait été capturée près de l’autoroute M4 et assassinée sauvagement par les gangs de la Turquie. Depuis, la Turquie a imposé une politique misogyne contre les femmes de la région, dans la continuation logique des féminicides que ses mercenaires ont commis à Afrin et dans d’autres régions occupées par la Turquie.

Selon l’Organisation des droits de l’homme de la région de Jazira, 429 civils, dont 14 femmes, ont été tués par des mercenaires de la Turquie. 74 femmes ont été blessées alors que tous les cas de viols de femmes et de mineurs n’ont pas été documentés.

A ce propos, Avin Jum’a, directrice de l’Organisation des droits de l’homme de la région de Jazira, déclare que depuis le jour même de l’assaut de l’occupation turque dans la région, on fait face à ces crimes. Des écoles, des lieux de culte et tous les centres médicaux ont été visés en violation grave du droit international provoquant des déplacements massifs.  

Pour expulser ceux qui restent encore dans la zone, les femmes sont directement visées, par la Turquie déclare Avin, ajoutant que « C’est la Turquie qui occupe le territoire, et des dizaines de femmes sont sous sa garde après avoir été transférées en Turquie pour y être jugées injustement ».

À son tour, Zehra Sem’o, administratrice du Comité des déplacés internes de Sere Kaniye et porte-parole du Conseil des femmes du Parti de l’union démocratique, PYD, a déclaré que le silence préservé par les puissances mondiales vis-à-vis des crimes commis par les forces d’occupation turques et les groupes de mercenaires affiliés dans les zones occupées signifie qu’il a déjà reçu le feu vert pour mettre sous occupation sa politique sur le terrain.

Zehra a déclaré que cibler les femmes et la liberté et l’émancipation des femmes était dès le début une priorité des forces d’occupation turques les femmes de Sere Kaniye depuis le tout début de la révolution du Rojava avaient une volonté et une position face aux politiques internationales et la mentalité autoritaire de l’État.

Zehra a poursuivi en disant que les mercenaires traitent les femmes comme un bien et un objet de divertissement, ajoutant que lors de l’attaque de Sere Kaniye, deux femmes arabes ont été enlevées et tuées de manière barbare et ont été enterrées dans des territoires sous l’occupation turque.