Le réseau d’espions turcs est basé à Paris
Le siège principal de l’équipe d’assassins est en France. Les résultats indiquent que le réseau d’espions et de tueurs à gages d’Ankara est basé à Paris. Les autorités françaises connaissent également le réseau turc. Les informations demandées par les autorités judiciaires belges à la France restaient partielles. Certaines écoutes téléphoniques, photographies et documents relatifs aux suspects révèlent un lien évident avec le régime Erdogan.
Plusieurs noms sont apparus au cours de l’enquête. Zekeriya Çelikbilek et Yakup Koç en font partie. Çelikbilek, ancien militaire, vit en région parisienne. Yakup Koç a également séjourné dans de nombreux pays d’Europe.
En juin 2017, Zekeriya Çelikbilek et Yakup Koç, qui utilisait le surnom de « colonel » et avaient une carte d’identité officielle de la police turque, et Hacı Akkulak d’origine kurde qui espionnait pour ce réseau, ont été arrêtés alors qu’ils circulaient en voiture autour du Congrès national du Kurdistan (KNK) à Bruxelles dans une voiture Mercedes noire pour l’exploration.
S’étant rendu compte que l’affaire irait jusqu’à des assassinats, Akkulak met en garde les autorités kurdes et coopère avec la police belge. Dans la ville de Gand, un homme d’affaires turc nommé Necati Demiroğlulları est accusé d’avoir fourni la logistique au réseau d’assassinats. Demiroğulları est le gendre de Yakup Koç.
Plusieurs autres noms et leurs liens avec les « hauts » dirigeants turcs ont également été identifiés dans l’enquête.
Le 25 mars 2021, ANF a publié des photographies de Zekeriya Çelikbilek, prises dans le jardin du palais du président turc Erdogan à Beştepe, Ankara et de l’ambassade de Turquie à Paris.
Il y avait aussi une autre photo de Çelikbilek avec l’ancien ambassadeur de Turquie en France, Ismail Hakkı Musa. L’enquête belge révèle que Musa est considéré comme le « coordinateur » du réseau à Bruxelles.
Musa, l’ancien numéro deux des services de renseignement turcs (MIT), est rentré en Turquie le 14 mars en annonçant la fin de son mandat à l’ambassade alors que les soupçons se renforçaient. Musa était le numéro deux du MIT lors du meurtre de trois femmes révolutionnaires kurdes à Paris en janvier 2013.