SYRIE / ROJAVA – C’était une décision de l’ONU si attendue dans les régions syriennes dirigées par les kurdes et celles sous l’occupation turco-djihadistes. Le 9 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé l’aide humanitaire transfrontalière en Syrie, mais uniquement pour les régions occupées par la Turquie et des groupes islamistes, ignorant complétement le Rojava qui est soumis à un embargo total depuis des années. Les Kurdes syriens ont sévèrement critiqué l’ONU pour une telle décision.
« De nombreuses ONG [dont l’Amnesty International] ont critiqué un compromis américano-russe qui n’autorise que le point d’accès de Bab al-Hawa, à la frontière nord-ouest de la Syrie avec la Turquie, dans la province d’Idleb, dont la moitié est aux mains des rebelles et jihadistes, échappant au contrôle de Damas.
Trois autres points d’accès, dont celui d’Al-Yarubiyah à la frontière irakienne dans le nord-est, avaient été supprimés en 2020, sous la pression de Moscou, grand allié du régime de Bachar al-Assad. »
« Nous ne sommes pas opposés à la délivrance d’aide au peuple syrien (…) mais nous sommes opposés à (cette politique) +deux poids, deux mesures+ », a indiqué dans un communiqué l’administration semi-autonome kurde qui contrôle une grande partie du nord-est du pays.
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Les autorités kurdes de Syrie et des ONG demandaient la réouverture d’Al-Yarubiyah et un projet de résolution avait été présenté en ce sens par l’Irlande et la Norvège, deux membres non permanents du Conseil de sécurité.
« Le Conseil a (…) encore une fois échoué à répondre aux défis vitaux auxquels fait face la population dans le nord-est de la Syrie », a déclaré vendredi dans un communiqué David Miliband du Comité international de secours (IRC).
« Les besoins (d’aide) ont augmenté de près de 40% et l’IRC et d’autres ONG font face à des pénuries chroniques de produits de première nécessité », a-t-il ajouté. » (via AFP)