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Des entreprises européennes complices de Saddam dans le génocide des Kurdes du 1988

KURDISTAN – Alors qu’on commémore les 33 ans du génocide kurde (Anfal*) commis par le dictateur irakien, Saddam Hussein, et que les complices de ce génocides, dont 25 entreprises européennes qui ont vendu des armes chimiques à Saddam qui les a utilisé contre les Kurdes n’ont pas été traduites en justice, Amnesty International publie un dossier sur la complicité européenne dans ce génocide dans un article publié ce jeudi 18 mars sous le titre « Armes chimiques, quand Saddam Hussein faisait son marché en Europe« , accompagné d’une vidéo (Toxic affair).
 
A quand la justice pour les survivants d’Halabja ?
 
Le 16 mars 1988, la ville kurde d’Halabja, au Kurdistan du Sud, fût bombardée à l’arme chimique sur ordre de Saddam Hussein, faisant plus de 5.000 morts, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme » (odeur du gaz chimique)…

En mars 2018, 5.500 proches de victimes ont assigné en justice 25 entreprises européennes et des Irakiens accusés d’avoir aidé Saddam Hussein à développer son stock d’armes chimiques.
 
En attendant les audiences contre les 25 entreprises européennes (française, allemande, hollandaise…) et des Irakiens complices du génocide d’Halabja qui commencent en juin 2021, 142 des enfants kurdes envoyés en Iran à l’époque du génocide pour être protégés ne sont jamais revenus chez eux 33 ans après leur départ et 486 grands malades de l’attaque chimique d’Halabja ne sont pas pris en charge ni par les autorités irakiennes ni par les autorités kurdes malgré les promesses…
 
Les survivants d’Halabja demandent également que l’ONU et les institutions internationales qualifient officiellement la campagne d’Anfal de génocide contre l’humanité.
 
*Le génocide kurde, aussi connu sous le nom d’Anfal, a eu lieu de février à septembre 1988. Plus de 180 000 Kurdes ont été tués lors de la campagne Al-Anfal menée par Ali Hassan al-Majid, sur ordre du président Saddam Hussein, contre le Kurdistan irakien, à la fin de la guerre Iran-Irak.
 
Le nom de la campagne porte le nom du chapitre 8 du Coran (al-ʾanfāl), qui a été utilisé comme nom de code par l’ancien gouvernement baasiste irakien pour les attaques systématiques contre les combattants kurdes entre 1986 et 1989. La Suède, la Norvège, la Corée du Sud et le Royaume-Uni reconnaissent officiellement la campagne Anfal comme un génocide.